Dans la foulée de la montée du Black Metal actuel au Québec, certain nom ressorte du lot de manière brillante. Anciennement nommé Niflheim, c’est le cas de Gris. Deuxième effort de Icare et Neptune, « Il Était une Forêt » est un album fort surprenant. Un black metal d’une mélancolie et d’une beauté impressionnante.
Au travers de l’album, le duo parvient à créer une atmosphère envoûtante et hypnotique, là où bien d’autres échouent Gris réussi à nous faire entrer dans leur univers avec brio, et il est dur d’en ressortir indemne. La musique, tout autant que les textes magnifiquement écrits et hurlés avec sentiment et conviction, nous invite au confinement, a un voyage intérieur, à un retranchement dans une profonde solitude, pour se laisser envahir par la beauté du désespoir.
Ici, l’on retrouve seulement une musicalité minimaliste mais recherchée. Une musique qui par-dessus tout nous fais vivre et ressentir une intense émotion. Au travers des 6 morceaux de l’album, le groupe nous montre un univers où la laideur et la beauté s’entrechoquent, où l’on s’abandonne à la tristesse. L’album est d’une qualité constante, les titres s’enchaînent en nous entraînant dans une descente vertigineuse jusqu'à ‘’La Dryade’’, une étonnante et magnifique conclusion à un voyage empreint d’image et de poésie. Des guitares déchirées aux mélodies légères de clavier, des vocaux torturés aux passages acoustiques, il n’y a rien ici qui ne touche pas. Le tout se termine en apothéose par une pièce instrumentale combinant de magnifiques mélodies de piano, accompagnées de guitare acoustique et de langoureux violon. Cette pièce à elle seul démontre un savoir-faire et une musicalité étonnante, et il n’y aurait pas pu y avoir meilleure façon de terminer cet album.
Gris m’a fort surpris avec cet album, et ce sera à n’en pas douter un groupe à suivre attentivement. Si vous y êtes prêt alors faites comme moi, enfermez-vous seul dans la noirceur, prenez une grande respiration et faites le voyage. Vous n’en ressortirez pas déçu.