Quand un nouvel album parait, les différents points de comparaison sont généralement établis en fonction des albums précédents. Qu'arrive-t-il quand ces commentaires sont formulés quelques années plus tard et que la comparaison doit se faire avec le nouveau style ou l'évolution de celui-ci, en plus de nouveaux albums et d'un 'line-up' qui diffère passablement de celui de l'album qui sera traité dans ce texte. Les circonstances m'amènent à le faire car j'ai connu ANGRA en 2005 et que je suis par la suite revenu dans le temps pour me faire ma propre idée du style précédent. Mes commentaires ont déjà été publiés sur les trois albums qui ont suivi 'Fireworks' (Rebirth, Temple of Shadows, Aurora Consurgens), ce qui permettra aux gens qui consultent mes critiques d'avoir une bonne idée de ma conception du style de ANGRA.
Tout d'abord, il est pertinent de mentionner que les membres du groupe de 1998 étaient passablement différents de ceux qui constituent ANGRA en 2007. Vous aviez un chanteur et un bassiste qui faisaient partie du groupe depuis les débuts de ANGRA en 1991, en plus d'un batteur qui s'était joint au groupe en 1993. Reconnu par la communauté musicale comme un groupe à saveur progressive, ANGRA nous revenait en 1998 avec son album 'Fireworks' qui ne s'éloignait guère du style qui a fait sa réputation. Seule différence, le groupe enregistre dans un nouveau studio à Londres avec un producteur différent. Reconnu pour son travail avec JUDAS PRIEST et HELLOWEEN, Chris Tsangarides était l'homme de la situation pour donner vie à 'Fireworks'.
Avec l'avènement de l'enregistrement numérique, la production d'un nouvel semblait maintenant beaucoup plus intéressante quant à la qualité du produit. 'Fireworks' n'est pas une exception en soi mais il semble que le son manque quelque peu de présence par rapport à certains autres groupes qui ont su mieux profiter de cette nouvelle technologie. Côté musical, le progressif est à l'honneur et je dirais même que ANGRA s'est beaucoup plus rapproché du son des groupes purement progressifs que ceux à saveur 'metal'. La voix de André Mathos ressemble étrangement aux célèbres chanteurs qui ont si bien caractérisé ce style de musique (Yes, Rush, etc.). Une petite touche symphonique a été ajouté aux compositions, rendant les pièces assez uniques et originales. 'Fireworks' est très technique dans son ensemble et les pièces possèdent beaucoup de variantes quant aux changements de tempo. Il s'agit là de voir si votre oreille trouve cette caractéristique désagréable ou non. Les amateurs de 'progressif pure' y trouveront quant à eux beaucoup d'éléments familiers avec le style original. Les nombreux solos de guitare présents sur cet album ne conviennent par contre pas beaucoup au style progressif. Je serais tenté de dire que le style développé par ANGRA suite à la rupture qui a suivi en 2000, sera beaucoup mieux adapté à la vision globale de MM. Loureiro et Bittencourt. On parle bien sûr ici du 'Métal progressif', le qualificatif 'Progpower' étant venu plus tard préciser le style actuel de ANGRA. La pièce 'Metal Icarus' représente le mieux ce que j'apprécie de 'Fireworks' et elle se retrouve bien sûr dans les pièces qui seront choisis pour représenter cet album dans les spectacles futurs.
On sentait déjà à cette époque que la vision de certains des musiciens de ANGRA prenait une direction assez différente de ce que le groupe est maintenant devenu. SHAMAN a été créé et ANGRA s'est développé selon la vision propre de Kiko Loureiro. 'Fireworks' est le dernier produit d'une collaboration des membres originaux et il semble que la décision des musiciens de se séparer ait créé un effet positif dans le cas des deux nouveaux groupes. Il était possiblement impératif que ce changement se produise car cet album démontrait peut-être un manque de souffle de ANGRA qui risquait gros en gardant le Statu Quo. Sans être un grand album, 'Fireworks' nous avait encore démontré à l'époque, le grand talent de chacun des musiciens du groupe et le bel avenir de chacun à travers SHAMAN et ANGRA.