Avantasia n’est pas seulement que le projet parallèle de Tobias Sammet (Edguy), il s’agit essentiellement d’une musique symphonique prônant plusieurs voix légendaires du ‘power metal’ qui s’échangent les différents personnages de l’histoire racontée. On y décèle des similarités avec l’opéra d’où les titres des 2 premiers albums ‘Metal Opera – part 1 & 2’. Bien sûr, Edguy reste le projet principal de M. Sammet mais qu’en est-il de l’évolution de celui-ci à travers la formation principale? The Wicked Symphony’ est le 5e essai du groupe étant même le 2e album de l’année 2010 après Angel of Babylon.
Si vous aviez encore l’image du ‘power symphonique’ en tête, celle-ci doit disparaître à tout jamais. Depuis ‘Scarecrow’ (3e essai), l’essentiel du matériel produit par Tobias Sammet se résume au côté ‘heavy Rock’ et ‘Hard Rock’ d’une musique qui s’influence grandement des années ’80. The Wicked Symphony s’inspire grandement des 2 derniers CD avec sa brochette d’invités qui semble assez constante en plus de nouvelles figures originales en Russ Allen (Symphony X), Tim ‘Ripper’ Owens (ex-Iced Earth, ex-Judas Priest, Beyond Fear), Klaus Meine (Scorpions) et Andre Matos (ex Angra + ex-Shaman).
Sans dire que le style n’est pas bien exploité, il reste que le côté symphonique disparaît de plus en plus. S’il en reste quelques traces, elles seront bien sûr placées dans un tout autre contexte que le ‘power’. La qualité de compositeur de Tobias Sammet n’est pas à remettre en cause dans cet album, les choix mélodiques appropriés aux voix de chaque invité nous permettent assez facilement de suivre les péripéties multiples racontées par ‘The Wicked Symphony’. Les guitares sont assez bien exploitées et quelques rythmes nous font sursauter tellement ils sont surprenants mais bien placés. Prenez exemple dans la pièce titre environ 3 minutes avant la fin, c’est tout simplement savoureux. La combinaison voix-guitare est excellente et la batterie accentue très bien la progression qui crée une ambiance monstre. La même surprise se reproduit sur la pièce ‘Scales of Justice’ qui reprend les mêmes éléments à 2 minutes de la fin. Michael Kiske est encore une fois présent sur l’album et participe à la pièce ‘Wastelands’ qui correspond tout à fait à son profil de chanteur. Il s’agit probablement même de la seule pièce ‘power’ de ce CD. La suite nous révèle de nouvelles voix qui amènent de belles couleurs respectant bien l’essence de la pièce qui y est associée. Cependant, Edguy et Avantasia se ressemblent de plus en plus. Il est malheureux que les deux projets se côtoient de si près musicalement. L’apport des voix multiples nous permet quand même d’observer certaines subtilités que renferme ‘The Wicked Symphony’ et lui donne un caractère somme toute distinct.
Ceci dit, les surprises se feront rares sur cet album et les similarités avec des pièces précédentes sont assez évidentes à découvrir parmi les mélodies. Le produit que nous offre ‘The Wicked Symphony’ semble vieillissant et il est peut-être temps de vite redonner les belles couleurs musicales d’origine qui ont fait de ce projet quelque chose d’assez unique. En attendant, Avantasia se lance en tournée mondiale et tout le monde sera heureux si le spectacle passe dans une ville où il sera accessible, c’est-à-dire près de chez vous.