Depuis sa création en 1993 en Norvège, il ne reste que trois membres originaux sur le septième album en 2009, "Forever Is The World". Il s'agit de Raymond István Rohonyi (Vocal/Programmation), Lorentz Aspen (Clavier/Piano) et Hein Frode Hansen (batterie). Avec le départ de Liv Kristine Espenæs Krull en 2003, la chanteuse Nell Sigland a fait les vocaux féminins sur "Storm" en 2006 et maintenant "Forever Is The World" en 2009. Les autres membres sur ce disque sont Vegard K. Thorsen (guitare) et Frank Claussen (guitare).
Lors de sa création, le groupe offrait principalement un style gothic/death metal, étant l'un des premiers groupes à introduire une soprano dans cette variante musicale, mais il s'est tranquillement dirigé vers des influences électronique/industrielle. Pour cette nouvelle sortie, on le remarque vite avec "Hide And Seek" et "A Nine Days Wonder", TOT revient à la base dark/gothic metal mélodique avec quelques influences du rock finlandais. Premièrement, plusieurs l'ont remarqué avec le disque précédent, le chant angélique de Nell Sigland ressemble tout de même beaucoup à celui de Liv, alors le changement n'est pas trop drastique. D'ailleurs, les inspirations musicales de ce disque ressemblent énormément au matériel de Leaves' Eyes.
Évidemment, Theatre Of Tragedy continue de jouer avec les textures de ses compositions. Il est capable de créer une ambiance spéciale, comme c'est le cas sur "Astray". Le mélange entre le côté mélodique et la présence du chant masculin crée une symbiose intéressante. Raymond István Rohonyi propose également son chant "growl" à quelques endroits, mais vous aurez majoritairement une performance féminine sur la majorité de l'album.
Combinant l'esprit doom, pop, et épique sur "Hollow", on peut tout de même reconnaître la touche toute particulière de Theatre Of Tragedy. Une noirceur angélique couvrant une ambiance souvent malsaine et mélodique, bref le contraste musical du groupe demeure toujours aussi vivant. Pour ce qui est de la production, Alexander Møklebust (Zeromancer, Seigmen, Gate, Monomen, Delaware) a fait un travail incroyable pour reproduire l'atmosphère musicale.
En général, il est clair que Theatre Of Tragedy continue sur la lancée de "Storm" (2006), mais il parvient à faire revivre certaines influences passées. Il faut être un public avisé, puisque le disque demeure moins accessible que la moyenne en raison du côté lent doom metal mélodique. Un peu de goth rock (très peu), épique, mélodique, doom et symphonique, la marque de commerce du groupe ne va pas décevoir les amateurs. Par contre, il faut être dans le "mood" parfait pour apprécier totalement son écoute. Une bonne sortie dans le genre, ce qui devient plutôt rare dans ce créneau de nos jours. Un album agréable à écouter, mais je dois dire qu'aucune pièce n'a retenu réellement mon attention, donc la force se situe surtout dans l'intégralité des titres.
Meilleures pièces: "Forever Is The World", "Hide And Seek", "Hollow" et "Transition".