Sons of Seasons est le nouveau groupe du claviériste et guitariste Oliver Palotai (Kamelot, Doro et ex Blaze). Son emploi du temps n’étant pas assez chargé, il sentait le besoin d’avoir son propre groupe afin de pouvoir écrire de la musique et non seulement d’en jouer. Pour s’exécuter, il s’entoure de Henning Basse à la voix (Metalium et ex Brainstorm), Juergen Steinmetz à basse (Silent Force et Rock Ignition), Daniel Schild à la batterie (ex Blaze) ainsi que de Pepe Pierez à la guitare (Ancient Curse). On pourrait être porté à croire que le nouveau-né d’Oliver aura le même style que Kamelot. Détrompez-vous, on y trouve une base de métal symphonique à saveur très sombre assortie d’un style progressif. Le style pourrait même être nommé ‘gothique progressif’.
L’album débute sous un piano classique, l’arme de prédilection d’Oliver. L’introduction terminée, la pièce titre commence. D’entrée, on remarque l’écriture tournée vers les mélodies. On remarque également la voix de Henning Basse. Contrairement à ce qu’il fait habituellement dans Metalium, il nous offre un registre plus grave et un style plus agressif. La pièce n’est pas sans rappeler un style à la Kamelot, tout en étant plus symphonique et plus sombre. On y retrouve aussi plusieurs changements de tempo, rendant la pièce plus technique que ce qu’elle laissait présumer. Après une première pièce axée sur le clavier, ‘A Blind Man's Resolution’ nous montre le côté guitariste d’Oliver. La composition débute sur un rythme endiablé à la batterie, à laquelle s’ajoute le son lourd de la guitare. La voix de Henning ressemble plus à ce qu’il nous a habitué par le passé. Après un début mid-tempo, ‘Fallen Familly’ s’envenime, Henning prend une voix grave et agressive tel un démon, Simone Simons (Epica) fait son apparition tel un ange. Cela n’est pas sans rappeler certaines chansons d’Epica! Vers la fin de la composition, nous avons droit à de superbes arrangements de guitares classiques et jazz avant de retomber dans l’agressivité démontrée précédemment. Somme toute, une très belle composition démontrant la versatilité de style dont est capable Oliver. ‘Wheel Of Guilt’ a tous les traits d’une belle ballade acoustique, mais rendue à la 2e minute, le groupe en avait assez! La batterie et la guitare entrent en scène avec une mélodie ‘’martelante’’. L’Interlude terminé, on revient à notre belle ballade initiale. La composition la plus métal de l’album est sans contredit ‘Belial's Tower’. Centrée sur un rythme infernal à la batterie et accompagnée de clavier et guitare, la voix mélodieuse de Henning ressort malgré tout. Simone fait une autre incursion remarquée sur ‘Wintersmith’. Sa voix est plus puissante et plus remplie qu’à l’habitude. Le duo formé avec Henning est très bien réussi et le résultat nous transporte dans le monde de ‘Blackmore’s Night’ en un clin d’œil. Aussi vite parti, aussi vite revenu dans le monde sombre et féroce de Sons Of Seasons! ‘Shadows Of A Deadman’ est rapide et lourde. La voix angélique de Simone est disparue et le démon Henning revient à la charge. L’album se termine sur une note progressive avec ‘Third Moon Rising’. Les changements de tempo y sont fréquents, le refrain est mélodique et contient beaucoup de subtilités.
Pour une première rencontre avec la plume, Oliver nous démontre qu’il est capable de se tirer d’affaire. Partant de bases connues, il les personnalise à sa façon et n’hésite pas à toucher et mélanger plusieurs styles. Certes, cela se traduit par un album qui n’a pas une direction précise, mais on peut tout de même apprécier le potentiel disponible pour des albums subséquents.