Slipknot est un groupe très particulier qui a maintes fois changé de style au cours de sa carrière. Après deux premiers albums au son très typique Nu metal, le groupe s’injecte une grosse dose de brutalité avec Iowa, album qui flirte avec le Death Metal. Voyons ce qui résulte de ce curieux mélange.
Avec (515), le groupe nous sort un morceau d’ambiance dérangeant et malsain comme lui-seul sait en faire : une bonne introduction au style torturé de l’album. Le reste de l’album est du même genre : des riffs discordants, une voix assez brutale, des paroles très violentes comme à l’accoutumée, et surtout une production bien meilleure que les deux premiers albums, ce qui fait beaucoup de bien.
Le plus gros point fort de cet album, c’est que c’est réellement un album sincère. Contrairement à un All Hope Is Gone certes bien écrit mais très conventionnel, dans Iowa on sent réellement quelque chose de plus, quelque chose de fort. On sent que c’est un album écrit par des malades complètement dérangés avec qui la vie n’a pas été très clémente. Un élément particulièrement remarquable dans la voix de Corey Taylor, qui alterne entre le growl très brutal et une voix à mi-chemin entre les pleurs et les gémissements d’un mourant, ça fait toujours son effet.
Au niveau des chansons, l’album en comporte un peu trop (15 pièces), mais il y a des petites perles dans le lot. People = Shit est un véritable hymne à la misanthropie, idéale dans les moments de colère, violente et brutale au possible. The Heretic Anthem, très dynamique, possède également un refrain accrocheur qui fait fureur sur scène. Left Behind est une pièce classique mais efficace, assez représentative de l’album.
Au final, le seul défaut de cet album est de parfois faire passer l'agressivité au détriment de la musique. Mais on ne peut nier qu’on tient entre les mains un album d’une sincérité et d’une violence rare.