« Austrian Death Machine ». Pour le commun des mortels, on ne discernera ici qu’une référence obscure à une quelconque machine de guerre autrichienne. Quelle machine de guerre l’Autriche a-t-elle donc engendrée pour mériter qu’un groupe de musique se baptise ainsi? Arnold Schwarzenegger. Cet hybride entre l’acteur le plus marquant de l’histoire de l’humanité et la musique métal fait de ce groupe le meilleur groupe au monde par défaut. Je suis partial, certes, et j’exagère légèrement, mais les faits restent les mêmes!
Il faut tout d’abord savoir que ce groupe a pris naissance dans la tête (vraisemblablement pleine de ressources) de Tim Lambesis, chanteur de la célèbre formation metalcore « As I Lay Dying ». Ce dernier a ainsi donné vie à un projet solo et à son premier opus, « Total Brutal », dans lequel il s’occupe de tous les instruments, reléguant toutefois les percussions au monde de l’émulation et laissant place à quelques artistes invités pour les solos. Officiellement, il fait donc cavalier seul dans ce groupe, mais officieusement le vrai poste de « frontman » revient à une incarnation fictive et caricaturale de Schwarzenegger amicalement nommée « Ahhhnold », utilisant les prouesses linguistiques de son modèle à son avantage (tout étant quand même relatif à ce niveau, n’oubliez pas que je suis partial).
Ceci étant dit, il faut garder en tête que c’est un album à teneur humoristique qui contient même plusieurs interventions d’Ahhhnold. Pour les personnes préférant ne pas mélanger humour et musique, cet album est donc déconseillé. Si malgré tout ces personnes sont des admirateurs de la sublime filmographie d’Arnold, une écoute est de mise. Ayant déjà beaucoup parlé du groupe, je passe donc à la musique en soi.
Le style qu’a adopté Lambesis pour ce projet se rapproche beaucoup du metalcore employé par son groupe d’origine, se rapprochant toutefois plus du thrash que ce dernier. C’est ainsi qu’un vocal « growl » prédomine dans toutes les pièces, mais laisse quand même la place à certains éléments « clean » qui donnent une dimension plus mélodieuse à l’ensemble. À tout ceci se joint Ahhhnold, dont les interventions orales se situent plus dans les intermèdes que dans les chansons, mais dont le grain de sel demeure présent dans la plupart des chansons. Côté thématique, l’intégralité des paroles de l’album fait directement référence à des films populaires (pour ne pas dire cultes) d’Arnold, tels que Terminator 2, Total Recall, Un Flic à la Maternelle et Le Prédateur pour ne nommer que ceux-ci. Ne se contentant pas de relater l’histoire générale des films en question, Lambesis pousse l’audace jusqu’à employer des répliques intégrales qui deviennent généralement les refrains de ses créations. C’est ainsi qu’on peut profiter avec un élan de nostalgie de chansons comme « Get to the choppa », « Comme with me if you want to live » et « Screw you (Benny) ».
Dans l’ensemble, les pièces musicales qui constituent cet album se ressemblent beaucoup, principalement au niveau de la structure. On a droit à des rythmes rapides et violents, à du « sweep picking » effréné et à des refrains accrocheurs qui se contentent souvent de répéter le titre de la chanson à quelques reprises. Ironiquement, la quatrième piste du disque s’intitule « All of the songs sound the same » (toutes les chansons se ressemblent). Dans cette courte intervention d’Ahhhnold, il mentionne que c’est normal que toutes les chansons aient la même sonorité puisqu’elles sont BRUTALES. Personnellement, c’est une explication qui me convient.
Finalement, c’est un album sans prétention qui n’a pour but que de donner à ses adeptes de la bonne musique simple et accrocheuse dans un contexte humoristique en lien avec l’œuvre quasi mystique engendrée par nul autre qu’Arnold Schwarzenegger. De plus, quelle que soit votre opinion sur ce projet, il faut concéder à Tim Lambesis le mérite qui lui revient d’avoir engendré ce phénomène qu’est Austrian Death Machine, ce groupe qui deviendra légendaire pour certains et une mauvaise blague pour d’autres. De mon côté, je ne peux espérer qu’Austrian Death Machine « will be back ».