C'est un stéréotype musical de penser que ce qui sort principalement de Norvège, c'est le black métal (sataniste), de la Suède, le death extrême, de Finlande, le power métal. Mais depuis quelques années ont se rend bien compte que ce classement national n'est plus valide ou exclusif. The StoryTeller est un groupe suédois qui, au début de sa formation en 1995, consistait de chant et de guitares acoustiques. L'influence principale était des chansons et des histoires médiévales. Par la suite, les deux membres de cette formation décident d'aller plus loin en échangeant les guitares acoustiques pour des électriques et en ajoutant une basse et une batterie. Les thèmes n'auront pas trop changé, eux. Vous aurez deviné le résultat : du power métal, avec une touche folklorique propre à eux.
De 1995 à 2005, ils ont produit cinq albums, mais au bout de cette décennie, ils ont décidé de faire une pause qu'ils n'ont rompue qu'en février 2007. Leur dernier album, Underworld, était pourtant assez bon pour propulser une tournée promotionnelle de quelques mois, mais c'est à ce moment que les membres décident de s'arrêter.
Underworld est composé de dix morceaux ne dépassant jamais la barre des cinq minutes et demie. Chaque titre s'enchaîne bien; le résultat final est un album solide, aux riffs rapides, joyeux, « catchy » et, heureusement, pas trop « cheesy ». Le chant se fait d'une voix claire, mais qui selon moi demanderait un peu de chaleur ou de profondeur. Malgré tout, L-G Persson qui occupe le poste y met un peu de variété, bien qu'elle soit étrangement proportionnée. La première moitié de l'album, c'est une voix plus rauque (mais quand même « clean »!), alors que celle-ci se réchauffe vers la fin. Le changement s'effectue juste au moment où la première commence à agacer, et ne revient ensuite qu'au dernier morceau qui est en fait un cover de Motörhead, « Ace of Spades », chanson/style qui lui sied beaucoup, beaucoup plus.
Les débuts du groupe en tant que ménestrel, si je puis dire, se font sentir subtilement dans leur approche de la musique. Il n'y a pas d'orchestration synthétique surfaite à la Rhapsody (of Fire), ni de concentration exclusive sur des solos de guitare ultrarapides qui s'enchaînent l'un sur l'autre comme Dragonforce semble les apprécier tant. En fait, les seuls groupes auxquels je pourrais comparer The Storyteller seraient Stratovarius et Dio.
C'est donc dire que, à part la voix — que peut-être la majorité des auditeurs apprécieront sans problème –, Underworld est intéressant et qu'il vaut la peine d'être écouté plus d'une fois. Cependant, ne vous attendez pas à l'album le plus original qui soit.