Avec son premier album intitulé « Battle Metal », Turisas avait déjà grandement impressionné la communauté métal et atteint rapidement la même notoriété que ses confrères finlandais du même style. Grâce au chef-d’œuvre qu’est son successeur « The Varangian Way », nul doute que Turisas va devenir un groupe que l’on parlera pendant longtemps.

The Varangian Way est un concept album relatant la marche de guerriers nordiques à travers l’est de l’Europe jusqu’à Constantinople en vue de ramasser des montagnes d’or. Quoi de plus épique ! Épique est effectivement le mot qui résume le mieux l’album. Les chœurs martiaux, qui étaient déjà la force du groupe sur le premier album, sont d’une qualité irréprochable. De plus, le groupe ne se gène pas pour utiliser à profusion des mélodies glorieuses au clavier. Toutefois, au contraire de l’album précédent, elles sont beaucoup plus près de ce que pourrait produire un véritable orchestre symphonique. C’est justement l’habilité du groupe à insérer des passages symphoniques à faire lever tous les poils des bras qui fait de « The Varangian Way » un pur chef d’œuvre. L’écoute de l’intermède au style bande originale de film suivi d’un chœur des plus magistraux sur la pièce « Five Hundred And One » convaincra certainement les plus sceptiques.

Le vocal clair en début d’album pourrait en faire fuir quelques uns. Toutefois ce serait une erreur de ne pas poursuivre l’écoute de l’album pour cette raison. Le chanteur est tout simplement extraordinaire. Le growl est puissant et maîtrisé à merveille, toujours juste. On ressent pleinement la fureur du chanteur bien que ce ne soit jamais du « gueulage ». Lors du refrain de la pièce finale c’est incroyable à quel point l’émotion passe. La qualité de la voix fait toute la différence entre une bonne pièce et une qui est incontournable. De plus, les riffs sont toujours variés. Parfois lourd et violent comme dans la pièce « Cursed Be iron » ou effréné comme dans la pièce « In The Court Of Jarisleif ». Une pièce instrumentale en accéléré aux sonorités orientales. Une référence dans le genre. Ajoutez à cela une qualité sonore époustouflante et vous obtenez un album qui pourrait figurer en tant que meilleur de l’année pour plusieurs.

Vraiment, ce disque est parfait. Il n’y a aucun défaut sauf un solo plutôt bizarre à la fin de l’album. C’est tout ce qui empêche « The Varangian Way » d’avoir la note ultime. L’album peut être comparé à « Symphony of Enchanted Lands » non pas parce qu’il est un des premiers albums d’un style en devenir (Turisas arrive bien après Finntroll et Ensiferum), mais parce que les deux albums sont tous deux des immancables dans leur style respectif.