Putamen Insula est une formation montréalaise qui oeuvre dans le Black Métal depuis maintenant trois ans. Malgré tout, sa présence ne fut remarquée qu’en 2011 avec la parution de leur tout premier démo intitulé ‘’Jam 2010’’. À peine six mois après leur première sortie, il revient avec son tout premier effort studio dont il sera question dans les prochaines lignes. Il suffit de chercher quelques minutes pour découvrir que le trio se décrit comme une entité oeuvrant dans le ‘’disgusted metal’’. Comment ne pas être attiré par cette appellation à la fois innovatrice et louche. C’est donc avec une oreille intéressée que je me suis attardé à cette galette.
Tout d’abord, avant même d’avoir déballé l’album, quelque chose de mythique s’en dégage. En effet, la pochette créée par Mathieu Vaillancourt est originale et se détache complètement de ce que l’on retrouve actuellement sur la scène Black Métal. Je dois avouer que l’analogie entre les trois petits cochons et l’inscription ‘’Il était une fois… Putamen Insula’’ m’a charmé à la fois par sa fraicheur et le lien entre le début d’une histoire et le premier opus complet de la formation.
Dans un autre ordre d’idées, dès que j’ai inséré le disque dans mon lecteur, j’ai découvert un produit captivant, mais désappointant. En effet, tout au long de l’écoute, Putamen Insula sait maintenir une atmosphère de haine et de violence qui cadre bien avec l’image qu’il dégage. La majorité des pièces présentées ont un tempo qui saura plaire à plusieurs en raison de sa rapidité et de sa fougue enivrante. Là ou le trio n’a pas su répondre à mes attentes est dans la qualité de son enregistrement. Certes, personnellement, j’adore une ambiance minimaliste ou lorsque l’enregistrement se fait avec le matériel le plus crasseux de la planète. Par contre, dans le cas présent, certaines coquilles ont fait de mon expérience une aventure très agréable, mais avec une légère déception. Tout d’abord, aux vocaux, Sovannak exprime son dégout avec une voix rauque, criarde et intense. Sa tonalité est tout à fait adéquate considérant les thèmes lyriques exprimés par les montréalais. Malgré sa bonne performance à ce niveau, son assignation secondaire est ce qui m’a le plus déçu. Plus précisément, en ce qui a trait à la guitare, les mélodies sont bien construites même si elles se situent dans un registre qui n’explose pas les limites de la normale. Ce qui m’a fait le plus sourciller est la manière dont cet instrument crucial fut capté. En effet, à plusieurs endroits, les notes sonnent comme si elles étaient jouées trop rapidement sans laisser au son la possibilité de s’épanouir d’une manière juste. Ce problème n’est pas présent lors des passages plus langoureux, mais se fait plutôt remarquer lors des moments où la cadence est accélérée. Un bon exemple de ce phénomène est la pièce ‘’Technical Death’’ ; peut-être que l’ajout d’un guitariste de soutien permettrait au protagoniste principal de se concentrer davantage sur les passages nécessitant plus de doigté. Changement de sujet, à la basse, Vincent m’a agréablement surpris. On entend son instrument claquer à souhait et il ne se contente pas de suivre la mélodie principale, ce que j’adore. Il est sincèrement un des points forts de cette expérience. Finalement, à la batterie, Mark propose une versatilité digne de mention. Lors de moments plus intenses, il vient ajouter une dose massive d’agressivité et quand il se doit d’être plus posé, il réussit à apporter une lourdeur digne de mention.
En résumé, avec ‘’Putamen Insula 2011’’, le trio de Montréal vient s’afficher sur la scène québécoise actuelle. Certes, l’album qui fut traité dans la présente critique n’est pas renversant ni révolutionnaire, mais laisse présager un avenir intéressant pour Putamen Insula si ce dernier peaufine le matériel qu’il a à offrir. La violence, la hargne et le mal sont au rendez-vous, mais il manque certains éléments afin de faire de cet opus une œuvre qui restera gravée dans la culture du Black Métal Québécois.