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  • Negativa
    Entrevue avec Steeve Hurdle et Miguel Valade.
    Plusieurs mois se sont écoulés depuis la première prestation de NEGATIVA à Montréal, dans le cadre des 25 ans du métal québécois. C'est à ce moment que me prit l'envie de faire une entrevue avec le groupe, envie qui se vit apaisée et concrétisée en décembre 2007. C'est en début 2008 donc que je m'entretiens avec Steeve Hurdle (guitariste et fondateur) et Miguel Valade (bassiste), pour vous, gang de chanceux ! Si vous ne connaissez pas Negativa, voici donc une chance inouïe, un coup de bol, bref une belle entrevue à vous mettre sous la dent, question de faire connaissance ! Gâtez-vous !




    MU: On va commencer par le début, les présentations. On parle d'un projet qui aurait été initié par Steeve (Hurdle,ex-Gorguts) en 1994?

    Steeve : Le groupe a commencé en novembre 1994, sous le nom THY CEREMONY, et l'orientation était plus Black Métal. À l'époque, le groupe n'était qu'un duo, moi et Steeve McDonald (RIP). En 1997 j'ai changé pour NEGATIVA, alors qu'à l'époque je jouais avec Patrick Robert (qui a enregistré OBSCURA). Donc le groupe a été inactif durant un bon moment, jusqu'en octobre 2005 où j'ai décidé de recommencer pour de bon, mes problèmes personnels derrière moi et réglés. J'ai rencontré Etienne par l'entremise de Dominique Lapointe, ensuite Miguel Valade qui nous a joint en février 2006, et quand Luc a mis fin a GORGUTS, je lui ai demandé si il voulait être avec nous dans ce nouveau projet, il a accepté tout de suite.

    MU: Vous avez présenté en 2006 un MCD éponyme. Il a été enregistré au Studio Wild à St-Zénon, avec l'implication de Pierre Rémillard, bien évidemment, et Jean-Yves « Blacky » Thériault (ex-Voïvod). On peut parler aisément d'un line-up "de luxe", made in Québec! Comment s'est passé la production du MCD et comment en êtes vous venus à faire appel à Blacky?

    Miguel : Tout ça est grâce à Maurice Richard. C'est lui qui nous a présenté à Jean-Yves et qui est entré en contact avec Pierre pour une session à son studio, c'est aussi simple que ça. Sans lui, on serait sûrement pas allés enregistrer là-bas. On a eu droit à un bon timing, c'est tout , on a pas eu à se brunir la langue! (rires) La première session au Studio Wild s'est très bien passée, quoique j'étais vraiment nerveux, je trouvais ça pas mal intimidant de jouer mes riffs devant Blacky et Pierre ! C'était la première fois que je les rencontrais, et j'ai été un gros fan d'Obliveon à mon adolescence. Voivod, je connaissais de nom, mais je n'avais jamais vraiment entendu avant que Steeve m'en fasse écouter. Disons que c'est pas comme jouer devant mononc' René ! Mais dans l'ensemble, je suis pas mal satisfait du résultat. On a eu 3 jours pour faire le MCD, la première journée fut consacré aux prises de son, deuxième journée on a tout enregistré, ça été la plus grosse journée. 16h de studio (10am à 2am ), mais on était tellement dedans qu'on voulait pas aller se coucher tant que c'était pas fini. Y s'en est bu, des expressos! (rires) La troisième journée a été plus relax, on a écouté ce que nous avions fait la veille, la tête plus reposée, et nous avons aussi profité de la beauté du site pour faire nos photos promo, telles que la photo couverture du MCD, prise par Renaud Sakelaris, qui a été présent durant nos 3 jours de studio pour faire un photo reportage. L'endroit ou est situé le studio est juste trop génial, dans une pourvoirie sur le bord d'un lac, donc on peut pêcher, faire du canot, se baigner, etc. L'hiver, c'est le patin et le hockey, etc.. Les 2 fois que j'y suis allé, j'ai pas eu le temps de faire tout ça, mais un band qui veux enregistrer un album complet et qui passe plusieurs jours au studio Wild peut profiter pleinement des avantages d'être dans la nature. Quand t'es rendu au chalet, t'as la sainte paix, c'est vraiment l'endroit idéal pour créer.

    MU: On remarque toutes sortes d'influences dans ces 3 pièces du MCD. Bien sûr l'influence de Gorguts, que tout les médias se plaisent à annoncer en grande pompe comme si c'étais surprenant, mais des influx différents au plan rythmique rendent la dissonance et l'expérimentation bien différente et unique. Il y a une grosse part de créativité pure là-dedans! Apparemment, vous composez en chantant?

    Miguel : Oui entre autre, c'est vrai parfois on compose de cette façon c'est plus facile de structurer la forme rythmique de ta séquence (riff) vocalement quand tu joues à 3 voix séparées, et ça ménage les oreilles. Pas obligé de crinquer les amplis dans le tapis à essayer de pondre de quoi ,c'est moins bruyant et plus efficace. Au début quand j'ai commencé à jammer avec NEGATIVA, j'étais vraiment pas à l'aise avec ça. Même encore aujourd'hui, je ne suis pas encore 100% à l'aise, mais je réalise que c'est une très bonne technique pour composer. C'est aussi pratique pour expliquer une séquence à ses compatriotes de cette façon parce qu'après ils peuvent le chanter. Si ils peuvent le chanter, c'est qu'ils l'ont bien imprégné dans leur tête et après c'est plus facile de trouver une mélodie parallèle à l'idée qui a été suggérée.

    MU: En se documentant sur Negativa, on ne peut s'empêcher de remarquer une chose, c'est qu'on a plus l'impression de se documenter sur Gorguts! On reconnaît l'influence que le défunt groupe a eu, notamment l'album "Obscura", qui a selon plusieurs redéfini le death technique. Luc Lemay a d'ailleurs bien affirmé que "Negativa, ce n'est pas OBSCURA no2". Est-ce que vous avez parfois l'impression de devoir vous battre contre cette comparaison incessante, surtout pour ceux d'entre vous qui n'étaient pas de Gorguts?

    Miguel : Personnellement je ne vois pas ça comme un combat. NEGATIVA est un nouveau band, on a pas fait beaucoup de show, on a même pas un album complet de sorti encore, donc je trouve ça normal que les gens se réfères aux antécédents. On peu pas dire non plus que OBSCURA a laissé les gens indifférents. Mais je crois qu'avec les nouvelles pièces, les gens vont vite réaliser que Gorguts n'est plus !!

    Steeve : Personnellement, j'en ai un peu ras le bol des comparaisons. À mon avis, ce que vous retrouver sur notre MCD est différent de ce qui a été fait sur Obscura. Nous avons poussé les textures à un niveau supérieur et aussi les voix des instruments sont tellement différentes, chose que l'on retrouve que très peu sur Obscura. Mais bon, c'est normal que les gens comparent. Chose certaine, finis les comparaisons avec nos nouvelle pièces. Moi et Luc pouvons tourner la page! enfin!! Les nouvelles pièces sont très différentes. Beaucoup plus ambiante et progressives, aussi plus modernes. Nous en sommes très fiers. Vous pouvez oublier le style du MCD, ça ne sera pas une suite logique. Nous avons maintenant des morceaux beaucoup plus long, 12, 17 et même 27 minutes. Êtes-vous prêts ???

    MU: (rires) Plus prêts que Jean Charest! Je me rappelle au secondaire avoir eu une rencontre avec une auteure, qui décrivais son travail comme une job, avec son dictionnaire et son PC comme instruments, sans passion aucune. Elle avait reçu un accueil très, très froid, mettons! Comment positionnez-vous la passion comme instrument de travail?

    Steeve : La passion pour moi n'est pas un outil de travail, mais bien un moteur qui participe à ma création.



    MU: Pour plusieurs non-initiés, le métal dit "technique" est un style très difficile d'approche, et certains vont jusqu'à justifier leur malaise face au genre par le manque d'âme de la musique, qu'ils qualifient non pas de musique, mais de "son organisé" en quelque sorte. Quel serait votre argument pour les convaincre de donner une chance au genre?

    Miguel : Moi je pense que ça reste pas mal personnel à chacun. T'aime ou t'aime pas, tu peux pas convaincre quelqu'un sur ses goûts. Si le monde aime pas notre musique, ou trouve pas ça cohérent, ça nous empêchera pas de gricher comme on l'entend, l'incohérence est peu exploitée alors pourquoi pas l'essayer. Mais je voudrais juste mettre une chose au clair, on ne se considère pas vraiment un band technique, notre but musical n'est pas de jouer à 100 milles à l'heure, "brutal all the way", mais de composer le plus spontané possible. On ne cherche pas à exécuter des prouesses "techniques", on veux ça ouvert le plus possible, bref on aime ça quand ça respire !!! Tu sais, c'est aussi difficile de jouer lent que de jouer dans le préla!!! (NDLR : Synonyme de gars de bois de « dans le tapis ». « Préla », diminutif de « prélar », désigne le matériel dont votre plancher de cuisine est probablement fait.) Les notes doivent être plus définies, si tu passe à coté, ça fait pas trop chic. Tandis que quand tu va vite, si tu glisse un peu à coté de la case, ça parait pas trop!!! (rires) Pis maudit que le mot "tech-NIK" me tape sur les nerfs! (rires) Désolé... Donc j'ai pas trop d'arguments pour convaincre, je laisse les auditeurs aimer ou exécrer à leurs guise. Ce qui nous importe, c'est de créer.

    MU : Après une longue recherche, vous avez annoncé début décembre l'arrivée de Roxanne Constantin au vocal de Negativa. Veut veut pas, ça doit changer un son ! À quoi sommes nous en droit de nous attendre ?

    Steeve : La venue de Roxanne dans Negativa est très positive pour nous en temps que musiciens, elle apporte avec elle tout un bagage de nouvelles influences et aussi une sensibilité unique. Nous avons déjà quelques pièces de montées et nous somme très surpris du résultat .Vous pouvez oublier le MCD, la phase II de Negativa arrive bientôt avec beaucoup de nouveautés.

    MU: Parlons un peu de votre implication dans les 25 ans du Métal Québécois. Maurice "Rocker" Richard vous as contacté pour la soirée dite "Découverte", comment vous vous associez à cette section de l'événement?

    Steeve : Maurice nous donne un coup de main depuis près d'un an et demi, donc nous étions au courant de ses projets depuis fort longtemps. Il nous as demander et nous avons accepter tout de suite, c'est un honneur pour nous de jouer à un tel événement.

    MU: Les 25 ans sont calculées à partir de 1982, l'année de la formation de Voïvod. D'après vous, est-ce un choix logique? Si ce choix vous avait été incombé, auriez-vous choisi 1982?

    Steeve : À mon avis, c'est bien difficile de choisir une autre date aussi importante que 1982, quand on sait que c'est VOIVOD qui a initié le métal au Québec. Pour moi, c'est un choix logique.

    MU: 25 ans, c'est relativement jeune pour un style musical, si on compare avec le classique ou même des styles plus modernes comme le blues ou le country. Comment voyez-vous l'évolution rapide du métal Québécois, d'hier à aujourd'hui?

    Miguel : Je crois qu'il suis le cours normal de son évolution. Le métal québécois a évolué autant que le métal Américain et Européen.. Chaque époque a son propre son, ainsi que chaque nationalité. Les musiciens d'ici ont une ouverture musicale très large, c'est pas rare que je parle de jazz, de classique, de prog, etc. avec des musiciens de la scène, donc je crois que cette curiosité musicale amène quelque chose de différent à notre son.

    MU: Comment voyez-vous l'évolution de Negativa d'hier à aujourd'hui? On parlait en automne 2006 possiblement d'un album, est-ce que ça se concrétise?

    Steeve : Nous prenons notre temps, nous faisons les choses à notre façon, donc l'album arrivera quand nous serons prêts. Nous ne somme pas dans l'urgence de sortir un album, pour le moment nous n'avons pas de contrat avec personne donc, raison de plus pour aller a notre rythme.

    MU: Pour terminer, y a t-il quelconque message que vous désireriez envoyer aux fans de Métal du Québec?

    Steeve : Ce style de musique particulière amène des fans très sincères et dédiés. Tous les fans de métal savent que quand on aime ce style, c'est pour la vie ! Il faut continuer à supporter cette scène unique et dynamique.
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    Informations
    Negativa
    Entrevue avec Steeve Hurdle et Miguel Valade.
    Posté par
    Katy Maloney
    le 15 janvier 2008
    Negativa
    Début: 1994
    Pays: Canada
    Style: Death Metal
    Site Internet: Visiter
    MySpace: Visiter
    La base du projet ayant débuté en 1994 le groupe sous le nom Negativa voit réellement le jour durant l'automne 2005. Formé par des anciens membres de Gorguts Steve Hurdle et Luc Lemay, le...
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