Le nouvel album du groupe Aesma Daeva sorti en mars 2007 nous livre comme les deux précédents opus des compositions soignées et bien construites évoluant dans un registre lyrico opératique.
Avec "Dawn of the New Athens", c’est aussi la nouvelle chanteuse qui nous est présentée. En effet, Lori Lewis remplace Melissa Ferlaak, actuellement au chant dans le groupe de gothique doom Visions of Atlantis. Très souvent, la venue d’une nouvelle vocaliste donne naissance à de nouvelles orientations musicales et vocales. Néanmoins, sur ce cd, ce n’est pas vraiment le cas, car le groupe semble avoir tenu à préserver le côté opératique et éthéré, ainsi les fans des anciens albums d’Aesma Daeva ne devraient en aucun cas être déçus, puisque la nouvelle recrue assure très bien, et reste dans la même tonalité vocale que l’ancienne, montant parfois peut-être davantage dans les aigus.
Musicalement, "Dawn of the New Athens", nous offre donc un mélange de métal gothique symphonique, majoritairement lent et pesant mais également teinté ici et là d’influences power et speed comme par exemple sur les titres "Hymn to the Sun" ou encore "D’Oreste". L’ensemble de l’album est aussi empreint d’une dimension nostalgique rendue par le côté religieux et ecclésiastique, notamment sur le titre d’ouverture "Tisza’s Child" qui débute par plus d’une minute de chœurs lancinants, qui viendront se répéter à la fin pour clore la chanson. On peut aussi noter cette ambiance religieuse marquée sur les morceaux "Since the Machine", qui fait preuve d’originalité grâce à l’intervention de vocaux masculins profonds et de murmures chuchotés à la fin du titre, ce qui confère une touche mystique à l’atmosphère déjà bien mystérieuse qui scande le cd. "The Loon", dernier morceau du cd présente aussi cette religiosité par l’utilisation de samples de chœurs. Autre originalité de l’album, l’utilisation de nappes de piano pour conférer un côté aérien et céleste, est présente, mais assez rare contrairement à d’autres groupes qui évoluent dans le même registre.
En conclusion , Dawn of the New Athens est un cd qui saura toucher les amateurs de métal gothique et symphonique mais il serait dommage que les fans d’autres styles s’en privent. Un album aboutit, bien agencé avec des compositions fortes et une voix stable qui arrive à explorer les nuances de tessiture vocale en passant d’un chant ordinaire à un chant opératique.
Un album bien travaillé qui conduira votre esprit dans les méandres de la nostalgie où chaque chanson reste un voyage unique et merveilleux vers le passé, qui se reflète jusque dans le choix des pochettes qui mêlent vestiges grecs et couleur pâle, symbole d’une vie oubliée.
A écouter sans modération!
Cette critique a été réalisé grâce à la participation spéciale de Gilles Jero.