Nous venant de l'île de Malte la formation Abysmal Torment nous offre en 2006 un opus ô combien gras et enragé déroutant même les plus assidus du genre. Tout au long de l'album, qui, s'avère une véritable descente aux enfers vous serez plongé dans un monde de violence extrême et de tortures. Castration, carnage, mort, bain de sang, tout les éléments sont réunis afin de produire un oeuvre typique de brutal death-grind. Le groupe est formé de Nicky Farrugia et Gordon Formosa au ''chant'', Wayne Vella à la batterie, Tim Vella Briffa à la basse et David Depasquales à la guitare. Dès les premières secondes on comprend vite pourquoi le groupe a signé une entente de 3 ans avec l'étiquette ''Brutal Bands'', le tout est gore à souhait et semble assez efficace sur scène.
Le début de la première piste ''Rellapse into sickness'' n'est pas sans nous rapeller une certaine ''Crown of horns'' de Cryptopsy. Loin d'égaller le chef-d'oeuvre du légendaire groupe québécois elle reste tout de même respectable dans son genre. Les bruits que produisent les chanteurs ne laisseront personne indifférent. Quelquefois indescriptibles, tantôt porcins, tantôt brutaux les vocals collent assez bien à la musique et sont extrêmement gras. J'irais même jusqu'a dire qu'ils sont exagérés et beaucoup trop redondants. On croierait entendre une horde de criquets en colère ou un bataillon de ouaouarons agonisant. Bref cela ne m'a pas vraiment plû. La prononciation des paroles est quasi inexistante et ces dernières sont pratiquement inaudibles. Elles traîtent en grande partie de mort et de violence en ayant aucun concept précis.
Instrumentalement le tout est intéressant. Sans se démarquer de quelquonques manières, sans être originaux, les morceaux sont solides et très pesants. Les passages ultra-rapides où la pédale-double prédomine et où les avalanches de ''blastbeats'' déferlent dans nos oreilles sont fréquents. Ils sont ingénieusement enchâiné à des riffs mid-tempo et ''breakdowns'' de toutes sortes. Créant ainisi le calme avant la tempête donnant ainsi un effet de chaos total. Les changements soudains de tempo contribuent aussi à accentuer cet effet.
Au niveau de la production, quelques ajustements auraient dû être faits afin de profiter pleinement de la musique de ce groupe. La batterie et le ''chant'' prennent beaucoup trop de place. L'ensemble en souffre et semble sourd et enterré, il est difficile de distinguer les pistes de basse et de guitares. Si ce n'est de ces quelques lacunes, le tout reste quand même satisfaisant.
Somme toute ''Epoch of methodic carnage'' saura certainement ravir les fans du genre avec une oeuvre vomitoire et ultra-grasse. Sans dentelles ni solo, que de la brutalité minutes après minutes, du début jusqu'à la toute fin. J'aurais aimé plus de diversité dans les parties vocales qui deviennent malheureusement rapidement lassantes. Sans être vraiment accrocheur ni original, cet album reste sûr, défoulant et fidèle a un brutal death-grind des plus gras qu'il se fasse présentement. Ma pièce préférée est la première ''Rellapse into sickness''.