Iron Maiden est un groupe unique, on le sait, notamment grâce à sa capacité à se renouveler. Après le retour de Bruce en 1999, le groupe a ajouté des éléments plus progressifs à son Heavy traditionnel, et si ce changement a déçu certains fans, je pense que c’est une très bonne chose que le groupe soit capable de changer de style tout en gardant son identité. Avec A Matter of Life and Death, sorti en 2006, on a sans conteste l’album le plus progressif du groupe. Arrivera-t-il à garder la tête haute face aux anciens titres de Maiden ?
L’album commence le chapeau sur les roues avec Different World, et on est tout de suite rassuré : la production est très bonne, la chanson est assez dynamique, mais surtout Bruce Dickinson nous prouve qu’il reste un des meilleurs chanteurs de la scène métal, tout genre confondu. Le reste de l’album est beaucoup plus calme : on est loin de pièces comme Number of The Beast qui donnent envie de sauter sur place en lâchant des petits cris aigus. Mais ce qu’il perd en vitesse et en dynamisme, il le gagne en mélodies et en ambiance. La majorité des pièces de l’album commencent en effet par une intro acoustique plus calme, histoire de construire l’ambiance. Mais malgré cela, l’album n’est ennuyant à écouter et la voix de Bruce est très bien utilisée. On notera aussi que les pièces de l’album sont beaucoup plus longues qu’autrefois, avec une moyenne qui tourne autour de 6 minutes.
Les meilleures chansons sont à mon avis For the Greater Good of God, Out of the Shadows, The Reicarnation of Benjamin Greeg, et surtout The Longest Day, qui capture avec brio l’esprit du débarquement de Normandie, avec notamment un refrain magnifique.
Au final, Iron Maiden nous livre un excellent album, qui parvient à être progressif sans être ennuyant. Il reste moins dynamique que les classiques du groupe, c’est pourquoi la décision du groupe de jouer l’album dans son intégralité sur scène me parait discutable, mais c’est un autre débat.