Anonymus est un jeune groupe québécois à l’époque où « Ni vu, ni connu » fait son apparition sur les tablettes des disquaires, mais nous devons remonter à bien plus loin pour connaître les origines de ce groupe. En effet, les quatre membres se connaissent depuis leur tendre enfance, et ont passés tout leur secondaire ensemble assis sur les bancs d’école de Joseph-François Perreault à rêver aux feux de la rampe de la scène Métal québécoise. À cette époque, ils ne faisaient que rêver tout en essayant de pratiquer leur bases musicale sur leurs instruments, mais bientôt leur projet se concrétise. Après plusieurs années de pratique, ils font quelques spectacles à Montréal, incorporant leurs compositions ainsi que quelques « covers ». Rapidement ils gagent en popularité, et bientôt, cela les mènera en studio où ils enregistreront onze titres fracassants. « Ni vu, ni connu » se vendra à plus de 3000 copies en spectacle avant d’être distribué dans les magasins! C’est donc dire que la réputation ce quatuor s’est construite à partir de leur performance scénique!
À l’époque où le Thrash Métal est en pleine heure de gloire, Anonymus tente de percer le marché local, tandis que des groupes tels que Metallica et Slayer font fureur partout dans le monde. Inspirés fortement par des groupes qui ont formés leur jeunesse, tels que Metallica, Slayer, Kiss et Iron Maiden, leur premier opus se caractérise par un son assez « années 80’ » plus ou moins clair, où les instruments manquent clairement de puissance et d’impact. Malgré tout, l’album fait preuve de maturité et les chansons s’enchaînent sans qu’on voie le temps s’écouler. Les voix encore juvéniles de Oscar Souto et de Marco Calliari sont claires et crasseuses dans la plus pure tradition Thrash des années 80, question de s’époumoner un peu. Les riffs de guitares sont juste assez complexes pour qu’on leur porte attention et qu’on leur donne une seconde chance, et même plusieurs, afin de se familiariser avec les mélodies. Les mélodies elles, se caractérisent par une rythmique assez variée, tout en étant très accrocheuses. Les arrangements sont composés à merveille, question de faire couler un Thrash Métal rapide, agressif et bien ficelé. De plus, la spécialité d’Anonymus réside dans le double vocal, qui donne aux riffs un second souffle.
Une sonorité unique rend bien la pareille au groupe qui fait montre d’une grande facilité à fusionner leurs influences à leurs propres personnalités. Dans cette optique, on peut rajouter que le groupe est composé de 4 individus de nationalités différentes, soit deux frères Espagnols, un Italien et un Chilien, tous vivant au Québec depuis l’enfance. Ainsi, chacune de leur culture respective amène un vent de fraîcheur à la musique d’Anonymus, sans pour autant être à l’avant plan de leur Thrash Métal. C’est d’ailleurs un aspect que j’aurais aimé voir plus ressortir dans leurs compositions, qui sont peut-être un peu trop inspirées de Métallica et compagnie. C’est un petit bémol que le temps saura probablement arrangé, face à la maturité future des membres du groupe.
Du côté des textes, ils sont tous dans la langue de Molière, traitants de problèmes individualistes dans notre société, de démonomanie, et de science fiction. Le tout très peu développé, mais bon, laissons leur le temps grandir un peu.
En conclusion je dirais, qu’avec ce premier album , Anonymus s’est taillé une place de choix dans l’univers du Métal québécois, en faisant des spectacles avec des groupes tels qu’Overbass, B.A.R.F., Grimskunk et Groovy Ardvaark. Leurs compositions sont très inspirées du Thrash Métal américain, tout en incorporant une touche locale et internationale, en nous sortant des riffs unique et plus qu’étonnant, un double vocal bien ficelé avec le reste des mélodies très accrocheuses! Bref ils ont de quoi devenir un groupe influant!