La Suisse, mon petit pays montagneux n’est pas spécialement reconnue pour sa scène métal, celle-ce étant limitée, mais pas inexistante.
Ma critique va porter sur TimeWalker, le cinquième album de cette charmante formation suisse qu’est Crystal Ball, originaire de Horw et composée de Mark Sweeny (chant), Scott Leach (guitare), Dany Schällibaum (basse) et Marcel Sardella (batterie).
Comme pour de nombreux groupes suisses, le mot métal va de paire avec le mot mélodique (par exemple Gotthard, Shakra). En fait, ils jouent du Speed Metal Mélodique.
Cet album est leur premier concept album. Il parle d’une personne de notre monde (très informatisé) qui fait un voyage dans le temps et qui se retrouve à différents moments marquants de l‘histoire, comme la chute du mur de Berlin, la vie de Jésus Christ ou encore les disparitions dans le triangle des Bermudes. Chaque pièce comporte, dans le livret, un petit commentaire du groupe, ma fois très sympathique.
Tout commence par la chanson la plus heavy et rentre dedans que le groupe ait jamais composée (Digital World) et où la basse et la batterie vous font secouer la tête au point de devenir chauve ! L’album se poursuit en alternant d’autres chansons aussi agressives (Powerflight, Celebration, Tear Down The Wall) et d’autre plus calmes et empreintes d’émotions retranscrites à merveille par la voix un peu rauque et à fleur de peu de Mark Sweeny (He Came To Change The World, Mozart Symphony)
La recette générale n’a pas beaucoup changé depuis leur précédent album (Hellvetia), chaque chanson a un refrain imparable qui se retient facilement. La voix de Mark contribue beaucoup au style du groupe, lui donnant une petite touche de je-ne-sais-quoi qui le rend très agréable à écouter !
En plus, fait remarquable, ils ont essayé de faire coller leur musique le plus possible aux paroles, par exemple, sur la pièce Mozart Symphony, on retrouve des accords de piano et quelques notes (toujours au piano) qui sortent tout droit de l’œuvre du sieur Amadeus ! Sur Walk Through Time, le rythme calme à la batterie correspond à un rythme de marche normal. Et on arrive à trouver de telles correspondances sur presque chaque pièce.
Les riffs de guitare et les mélodies, même les solos, sont simples mais ont cette capacité à vous prendre là où ça fait du bien, pour vous relâcher seulement à la dernière note de l’album. Enfin ceci se discute, car les quelques heureux qui arrivent à trouver l’édition limitée de l’album peuvent profiter, à la fin de l’album, d’un reprise retravaillée et sous forme « métallisée » de…. Crazy, originellement interprétée par….Britney Spears !! Non, ne partez pas !!!! Je n’aime pas non plus Britney, mais c’est là un des traits caractéristiques du groupe : l’anticonformisme, mais dans le but de surprendre ! Sur leur précédent album, ce groupe suisse critique de manière assez ironiqe…la Suisse ! Ici il en est de même, leur version n’est pas vraiment à prendre au sérieux (heureusement !) mais plutôt là pour détendre l’atmosphère, pour dire de façon cachée leur avis sur la musique commerciale !
Crystal Ball est donc un groupe très intéressant, surtout du point de vue du chanteur qui chante magnifiquement bien et juste et qui, en plus, compose toutes les chansons (ou du moins y participe). En plus, la musique supporte sa voix (assez proche de celle de Pasi Rantanen de Thunderstone) de façon très élégante et mélodique. On n’arrive malheureusement pas au niveau de Virtual Empire, qui reste à mon avis le meilleur album du groupe à ce jour !
Cet album est quand même un de mes coups de cœur de cette année et je pense que pour tous ceux qui ne connaissent pas Crystal Ball il est un excellent moyen de découvrir le groupe !