Après un demo sorti en 2002, le groupe de metal mélodique finlandais (eh oui, encore un autre) Olympos Mons nous arrive avec leur premier album Conquistador. Je vais vous le dire maintenant, cet album est terrible! La production est meilleur que ce qui se fait en moyenne dans ce style de metal, les refrains sont très entraînants, les solos efficaces et la pochette flamboyante. Elle me fais penser d’ailleurs à celle de Reckoning Night de Sonata Arctica.
Olympos Mons est le projet du guitariste trapu Jari Sundstrom, amateur de musique classique et de vieux rock typé ‘80, et du chanteur frisé Ian Highhill, connu pour ces paroles sombres et romantiques. Le reste du groupe est composé de Vili Ollila au clavier et de Mikko Sepponen à la batterie, tandis que la basse est assurée par le guitariste lui-même.
La première chose qui frappe à l’écoute de cet album est la qualité de la production. En effet, Nino Laurenne (aussi guitariste chez Thunderstone) a réussi un coup de maître. On entend parfaitement tous les instruments et malgré l’agressivité de la guitare, on entend aussi très bien les légères orchestrations (violon, harpe, flûte) tout au long de l’album. Tout cela donne au son la clarté de la glace finlandaise.
L’album commence très fort avec Seven Seas, une pièce heavy et épique, avec un refrain qu’on ne peut oublier de si tôt. Dès la première écoute, la beauté du refrain nous marque autant qu'une foule en délire reprenant en choeur le refrain d'Emeral sword (si, si, croyez moi). Malgré un solo simpliste, nous sommes en présence d'un future hit en live. L'album suit avec Stars qui peut faire penser à du Freedom Call, mais en plus agressif, et avec The Last Light Of The Moon, piste penchant légèrement vers le prog bien qu'en gardant le coté speed mélodique très en avant. Un peu comme l'on fait Galloglass ou Kotipelto dans son projet solo.
Le coeur de l'album vient ensuite avec le retour de trois pistes au refrain "rentre dedans". Wanted Man avec sa montée en puissance et son break agressif. Elle fait penser à du Celesty ou du Sonata Arctica, mais avec les nappes de clavier en moins. Black, quant à elle, est celle qui fait le plus l'hunanimité chez les chroniqueurs de métal m/. Intro douce à l'orgue, nombreux breaks, choeur efficace et refrain entraînant et lyrique au possible. C'est en fait du "happy" metal, mais ça fait pas mal et ça rend de bonne humeur. Pour la suivante, Olympos Mons applique la recette du succès: intro au clavecin à la Black Diamond suivi d'un cris suraigu annonçant un couplet ultra speed et le refrain tout aussi speed, mais toujours mélodique et optimiste. C'est bon. Cependant, on est très loin de toute originalité. Les Finlandais nous ont habitués mainte et mainte fois à ce genre d'oeuvre. C'est simple, Through The Ice And Snow aurait pu être copiée-collée d'un disque de Stratovarius. Toutefois, on peut faire pire comme comparaison et c'est excellent, alors pourquoi s'en passer.
Le reste de l'abum suit dans cette même acabit avec les véloces Black Desirée, Cléopatra, The Princess of Saba et Lady In White dans laquelle Olympos Mons reprend un des plus grands refrains de l'histoire du speed métal tiré d'une pièce de Gamma Ray et repris précédemment par Insania (La version d'Insania reste de qualité nettement supérieure). Au final, nous avons droit à la traditionnelle piste "épico-lyrico-atmosphérique de plus de 10 minutes". On voit couramment mieux dans le genre, c'est très en dessous de Symphony Of Enchanted Lands, de Visions ou de A Poem for the Firmament (Elvenking). Toutefois, les musiciens démontrent assez de savoir faire pour empêcher que le disque se termine en queue de poisson.
Evidemment, Conquistador ne révolutionnera pas le speed metal mélodique finlandais. Cependant, avec l'excellent qui alterne avec le correct, sans remplissage, et avec cette volonté qu'ont les musiciens d'apporter quelquechose de nouveau à cette scène finlandaise qui commence à saturer quelque peu, Olympos Mons réussira probablement à rejoindre les groupes de première division précités. Alors les fans de "SuomiMetal" acheter de toute urgence cet album. Vivement la suite!
SuomiMetal