Au Québec, ce n'est pas toujours facile pour une formation metal de se faire découvrir à sa juste valeur. Depuis le début de l'année, on ne peut pas dire que la situation actuelle leur a facilité la tâche. Au moment d'écrire ces lignes, la formation death metal mélodique montréalaise Principius n'avaient pas eu l'opportunité de monter sur scène. Dans la scène musicale en général, il y a très peu de spectacles, même en novembre 2020, tandis que certains ont la chance de performer virtuellement ou lors de très rares événements présentés.
Malgré tout, Principius a lancé le 5 novembre dernier son premier album intitulé "Lingering In Despair". Sur cette première offrande, vous pouvez entendre la chanteuse Axelle Doyon, les guitaristes Hugues Berger-Pelletier et Marc-Étienne Lebeau, ainsi que Julien Daunais à la basse. La batterie a été réalisée par Frank Lebeau. Composé de 10 titres, l'album "Lingering In Despair" a été mixé et mastérisé au Ezerath Studios.
Au cours des 20 dernières années, nous avons été choyé au Québec avec plusieurs excellentes formations death metal mélodique provenant d'un peu partout dans la province. Nous devons continuer de surveiller ce qui se fait au Québec, et c'est le cas de la formation Principius. Si vous appréciez des groupes tels que At The Gates, Dark Tranquillity, Norther ou Epica, vous devrez les avoir à l'oeil.
Dès la courte introduction à la fois mélancolique et épique sur "Inception", nous commençons déjà à comprendre que les musiciens désirent nous amener tranquillement dans leur univers. Dès les premières secondes de la pièce "Fantasist", les riffs rapides et le puissant chant "growl" sont intenses et nous mettent bien en place pour la suite. Il y a également la présence d'un chant clair féminin tiré principalement du metal symphonique. Il y a une balance très agréable entre les différentes influences et, personnellement, nous reconnaissons assez vite cette énergie soutenue et accrocheuse du death metal mélodique.
Ensuite, nous avons la chanson "Judgment Day" qui se situe dans les mêmes sphères : un bon rythme "catchy" à souhait et une alternance vocale efficace. Lorsque les spectacles reprendront, je ne serais pas surpris que nous ayons l'une de ces deux chansons pour débuter la soirée suite à "Inception". Parfois, les groupes death mélodique ont tendance à trop demeurer dans les mêmes structures, alors j'étais bien content lorsque j'en suis venu à "Drowning". Avec son départ plus "lourd", elle possède la pesanteur, mais également la petite touche mélancolique de l'introduction avec son approche plus mid-tempo, qui permet à tout le monde de reprendre son souffle. En ce sens, Principius semble réussir son coup également avec "No God, No Fate", qui débute avec son approche calme avant que la rapidité du death mélodique s'impose de nouveau à travers le mélange toujours aussi constant du "growl" et du chant clair. Cet aspect, vous allez le retrouver à travers la majorité des compositions de ce premier disque.
Ensuite, "Decaying Sun" est très fidèle aux premières chansons de l'album, mais "Towards Death We March" lève la pédale légèrement et s'éloigne un petit peu de l'aspect death metal pour se concentrer surtout sur ses influences mélodiques de certaines formations metal symphonique. D'ailleurs, les riffs qui débutent "Crawling in Agony" me rappellent beaucoup des groupes heavy/power metal européens ou des groupes death mélo comme Norther. Ce dernier a souvent eu tendance à mettre plus de lourdeur au chant et dans leurs compositions, contrairement à un lien, facile à faire, comme Children of Bodom. Sans rien n'enlever à l'un, j'ai toujours trouvé Norther plus "décapant" et c'est ce que je retrouve du côté de Principius.
L'album se termine avec les pièces "The Void" et la pièce-titre "Lingering in Despair". Du côté de "The Void", il s'agit d'un titre instrumental qui permet de mettre les musiciens en valeur de préparer la table pour la finale, qui est "Lingering in Despair". Une finale ? Le groupe montréalais voulait clairement nous présenter la grande majorité de ses influences et avec un titre de près de sept minutes, du coup, les membres pouvaient se permettre ce luxe sans tomber dans l'abus. Dans cette optique, on peut dire que c'est une réussite.
L'industrie musicale souffre beaucoup en ce moment, mais des groupes comme la formation death metal mélodique montréalaise Principius nous donnent déjà envie au retour des spectacles. Évidemment, je ne vous cacherai pas que vous devez aimer ce type de combinaison entre le death mélodique 'growl" et le chant clair plus opératique féminin, puisque vous allez le retrouver sur chacune des pièces. La production est excellente et vous passerez de bons moments. Il sera intéressant de suivre l'évolution du groupe et qu'il ne tombe pas trop dans sa zone de confort. Pour le moment, "Lingering In Despair" est une très bonne première offrande qui vous fera 'headbanger" à la maison.
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