Depuis environ deux ans, la grosse mode dans le monde du métal est passée au technical death metal, poussant de nouvelles formations (ou des formations qui ne font que sembler nouvelles), telles qu’Obscura, Beyond Creation, Revocation et Rivers of Nihil parmi les étoiles montantes de la scène internationale. Mais ce style ne date pas d’hier, reprenant les expérimentations progressives que Chuck Schuldiner effectuait déjà dans les années 1990.
Cette année, une nouvelle formation nommée Equipoise autour de laquelle brille une quantité d’attentes assez inexplicable sortait son tout premier album intitulé Demiurgus. En premier, je me suis dit : « Voyons, c’est qui Equipoise ? » Puis, après quelques recherches, j’ai découvert qu’ils n’avaient rien sorti encore, mais qu’il s’agissait en fait du premier vrai supergroup de technical death metal canadien. Ce sont en fait les guitares de Phil Tougas (First Fragment, Chthe'ilist, Zealotry, Serocs, Funebrarum, Cosmic Atrophy), de Sanjay Kumar (Wormhole, Perihelion) et de Nick Padovani que l’on peut entendre, accompagnées par le fameux son de basse fretless de Hugo Doyon-Karout (Beyond Creation, Brought by Pain), le clavier de Jimmy Pitts (Eternity's End, NYN, ex-Scholomance, The Fractured Dimension) et le mitraillage de Chason Westmoreland (Burning the Masses, ex-The Faceless, ex-Hate Eternal), le tout orchestré par le seul membre du groupe n’appartenant pas à 150 autres familles : Nick Padovani.
Ce que nous propose Demiurgus, c’est un death metal extrêmement technique à mi-chemin entre les styles de Beyond Creation et de Necrophagist. Jamais n’oserais-je tenter de repiquer ne serait-ce que 30 secondes d’une pièce issue de cet album. Les musiciens qui y performent (parce que oui, ils y performent autant qu’ils y jouent) sont de vraies machines. Ce que j’aime particulièrement du style, c’est la composition musicale. Contrairement à de nombreux styles musicaux dans lesquels la guitare joue un riff sous lequel la batterie et la basse ont un rôle de soutien et de stabilité et sur lequel la voix à le rôle vedette, le tech death, lui, propose un amalgame de vedettes conjointes et interdépendantes. Premier aspect en lien avec ce style de composition : la basse ne joue pas que les toniques avec quelques licks aux huit mesures. Elle joue une voix de plus dans un contrepoint de mélodies qualifiables de dans ta face. La batterie vient ensuite soutenir la précision rythmique titanesque de cette polyphonie, le tout à une vitesse hallucinante.
Equipoise nous offrent donc avec leur premier opus un métal assez technique pour que n’importe qui se dise : « Voyons donc, ça se peut pas ça » orchestré brillamment de manière à ce que chaque musicien aie un rôle aussi important qu’un autre. Pas vraiment de lead et de rhythm guitar ici, sauf pour les solos à ne pas confondre avec le reste du gavage de notes. Demiurgus nous offre même quelques passages mettant en évidence les influences jazz et latines du compositeur, notamment sur Reincarnated, tout en gardant une saveur inquiétante nous préparant à (presque) littéralement exploser.
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