La scène de musique locale regorge d’artistes fort prometteurs à découvrir, que ce soit dans le monde du métal, du rock ou même dans des domaines plus indies à la Hubert Lenoir (ok on n’en parle plus, sujet clos). L’une des découvertes les plus récentes que j’ai faite concernant, justement, ce milieu artistique québécois un peu plus underground est une formation de Québec nommée Contemplator.
Sonance est sorti il y a déjà un peu plus de deux ans. Ça peut paraître drôle d’utiliser le terme « déjà » dans ce contexte, mais j’avais l’impression qu’il était tout nouveau de cette année. Et ce n’est même pas leur premier opus. Celui-ci est éponyme et date de 2013. C’est en fait un métal assez progressif instrumental qui nous est offert par Contemplator. D’ailleurs, ce qui frappe en premier sur Sonance, c’est la complexité des compositions, et ce, à tous les niveaux musicaux. La plus évidente est bien sur la complexité rythmique qui est particulièrement mise de l’avant. Mes cours de formation auditive ne m’ont pas préparé à ça, mais mon lourd bagage dans le monde aisément qualifiable d’univers parallèle qu’est le prog, lui, m’y a préparé. Cet opus fait le pont entre deux facettes du métal progressif. D’une part, on se fait rentrer dedans par des moments plus intenses que plusieurs appellent des headbagners et d’une autre, on est amené à plus apprécier la musicalité des passages plus lyriques et filés. C’est d’ailleurs dans cette deuxième sphère qu’on peut davantage observer un autre type de complexité musicale : l’harmonie parfois assez funky et la mélodie du synthétiseur un peu expérimentale qui sort volontairement et assez brièvement du ton.
Les influences sont nombreuses là-dedans. Pour garder le même ordre d’idées que plus haut, les métriques non conventionnelles qu’utilisent Christian Pacaud et sa troupe me rappellent les années que j’ai passé à n’écouter exclusivement que du Dream Theater. Mais les autres aspects ne s’y rattachent pas trop. On pourrait noter une bonne influence de Yes et de Rush en ce qui attrait à la place de la basse dans la complétude instrumentale. En passant, le jeu de basse de Christian Pacaud est à la fois très découpé et très fluide; ça me rappelle un peu le style de Les Claypool (sauf pour l’usage assez téméraire de distorsions de toutes sortes). Outre le mariage basse-batterie presqu’impeccable, qui met en vedette Mr. Pacaud et Antoine Guertin, on peut observer un jeu de guitares assez aérien, outre quelques moments où ils n’ont pas le choix de jouer des riffs plus terre à terre; lorsque la musique devient plus heavy. Antoine Baril et Maxime Rochefort se fondent l’un dans l’autre et nous offrent des lignes mélodiques qui ont un rôle de soutien plus que de lead pour la grande majorité de l’album. La pièce Echopraxia illustre particulièrement l’aspect de légèreté de cet instrument qu’on a l’habitude d’entendre comme une tonne de briques.
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