L’un des aspects du monde du métal qui me réjouit le plus est sa diversité. C’est une communauté dans laquelle chaque pays brille à sa façon et nous offre une ouverture, ne serait-ce qu’infime, sur sa culture. Pensons par exemple à des groupes comme Korpiklaani qui chantent en finlandais ou Arkona, qui eux chantent en russe. Mais la plupart des groupes viennent des mêmes endroits : États-Unis, Canada, Royaume-Uni, Suède, Finlande et Norvège. Peu d’entre eux viennent de France, sauf Gojira et Gorod, ce dernier étant l’objet de cette critique.
Jusqu’à aujourd’hui, la musique de Gorod ne m’avait pas particulièrement marqué. Pas que je n’en avais jamais écouté, mais je n’avais jamais été subjugué par quelconque aspect de leur musique. Cette année, ils nous arrivent avec un nouveau concept : logo un peu revampé, style d’artwork complètement différent des précédents et musique béton. Il faut se l’avouer : ces temps-ci, la compétition est féroce dans le monde du technical death metal puisque c’est un peu le style à la mode. C’est donc assez difficile de se démarquer, mais "Aethra" est un album dont je me rappellerai certainement.
Dès la première pièce, je suis resté littéralement pendu aux guitares de Mathieu Pascal et de Nicolas Alberny qui effectuent des échanges assez subtiles et intéressants de riffs à la fois accrocheurs et très death metal. Bien que les morceaux sur l’opus soient tous assez solides et dignes de s’y attarder, c’est plutôt la suite logique des mélodies et des morceaux qui m’impressionnent. À vrai dire, après ce qui m’a paru comme 15 minutes, je me suis dit à moi-même : « Voyons, me semble que j’ai déjà entendu ça ce bout-là… » C’est qu’en fait l’album recommençait déjà. C’est un voyage de trois-quarts d’heure à travers une multitude d’acrobaties guitaresques tellement fluide qu’on ne voit pas le retour se faire, comme si un fil conducteur était brodé de pièce en pièce, à l’exception de "A Light Unseen", la dixième et dernière pièce de l’album, qui m’a parue un peu comme à part des autres à cause d’un trop gros blanc entre elle-même et la pièce précédente qui se termine en fade out assez progressif. Enfin, j’ai déjà hâte au prochain album de Gorod et je vais de ce pas me taper leur discographie complète, au cas où j’aie été dans les vapes pendant ces dernières années!
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