Malheureusement, il y a beaucoup de formations qui viennent à s'assagir avec les années. Pensons à des groupes comme Suicide Silence, Parkway Drive et Bring Me The Horizon qui sont des exemples parfaits. Pour certains admirateurs, le changement reste une trahison. Pour d'autres, l'aspect moins violent deviens une révélation. Avec son sixième album, la formation australienne The Amity Affliction a décidé de se joindre à la vague et d'apporter un changement assez majeur à ses compositions.
Pour ma part, je suis cette formation depuis ses débuts. Avec cette nouveauté intitulée "Misery", le groupe explore un nouvel horizon qui m'a laissé un peu perplexe. Ce que j'aimais le plus dans la musique de The Amity Affliction, c'était à quel point les paroles étaient percutantes et songeuses. Ceux qui connaissent un peu le groupe savent déjà que Joel Birch (voix) a été affligé par un passé d'abus de drogues et la dépression. D'ailleurs, ces sujets ont souvent été mis de l'avant dans leurs chansons. Le groupe a aussi été affecté par le départ de son batteur, Ryan Burt, en février 2018. Sur "Misery", nous avons donc Joel Birch au chant "scream" et "clean" (qui est une nouveauté pour lui qui est habitué à crier seulement), Ahren Stringer au chant "clean" et à la basse ainsi que Dan Brown à la guitare. Le travail de la batterie a été attribué à quelqu'un de l'extérieur du groupe, Joe Longobardi. De plus, la formation a fait affaire avec un mixeur assez connu dans le domaine de la musique pop : Matt Squire.
L’album débute donc avec "Ivy (Doomsday)" . Ce morceau est un des seuls moments où il est possible d’entendre ce qu'Amity avait l’habitude de nous présenter auparavant. Le groupe a décidé d’inclure beaucoup de passages électroniques dans ses compositions. Le résultat : leur oeuvre est dorénavant plus pop-core que metalcore. Il y a encore des "screams", mais ils se font plus rares que sur leurs opus précédents. Prenons par exemple le titre "Feel Like I'm Dying", l’un des premiers single de l’album, qui représente bien ce que je vous expliquais auparavant. La pièce titre de l’album, "Misery", comporte même des passages où la voix est robotisée. En général, les compositions de Amity Affliction ont toujours été très accrocheuses. Avec ce tournant plus populaire, les musiciens ont décidé d’adopter une approche beaucoup plus "radio friendly", et je ne crois pas que nous puissions leur en vouloir d’avoir voulu explorer un peu le terrain. Le titre "D.I.E" nous confirme que le thème de la mort et l’un des préférés du groupe. Je trouve même que le mot est surutilisé sur cet album. Sur la
plupart des titres, on remarque la présence de piano classique ou de synthétiseur. Une petite touche qui fait changement, mais qui n’est pas pour autant plus plaisante. Mon coup de coeur de l’album est le morceau "Kick Rocks" qui est un peu plus dynamique et entraînant. Par contre, les deux chansons concluant l'album,"Set Me Free" et "The Gifthorse", servent selon moi de remplissage et ne viennent aucunement me chercher.
En terminant, il est toujours risqué de laisser ses origines derrière en explorant un côté plus populaire. Changer les "breakdowns" à grosses guitares pour des passages électroniques était un pari risqué, mais The Amity Affliction est resté tout de même honnête en gardant les chants "screams". L’aventure de Joel dans les chants clairs est selon moi une réussite, mais "Misery" reste en tant que tel un album mou qui manque de saveur.
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