N'ayant plus besoin de présentation auprès des amateurs de power metal mélodique, la formation Kamelot nous présente son tout dernier opus, The Shadow Theory. C'est déjà le douzième album que nous présente la formation américaine, preuve que le temps file rapidement quand la musique est bonne! Mais la recette commence peut-être à être trop familière...
The Shadow Theory s'ouvre avec Phantom Divine, qui suivra une courte introduction typique de Kamelot. Tout y est: un refrain hyper catchy, des riffs mélodiques à souhait proposés par l'infatigable Thomas Youngblood, un Tommy Karevik en pleine forme et un claviériste omniprésent. La production est sans faille, mais on ressent très rapidement un sentiment de déjà vu qui s'accentuera durant l'écoute des pièces de l'album. Bien que la pièce soit somme toute excellente, on n'y retrouve rien d'autre qu'un son classique de Kamelot, qui ne manquera pas de plaire aux irréductibles mais qui laissera peut-être certains commentateurs un peu plus critiques sur leur faim. L'histoire se répètera avec la pièce suivante, Ravenlight. Un refrain mémorable ponctue une pièce qui ressemble à un peu tout ce que Kamelot nous a offert récemment sur Haven et Silverthorn. Probablement une pièce intéressante en spectacle, mais elle ne restera pas gravée dans la mémoire collective des amateurs. Amnesiac souffrira du même comparatif, tombant un peu flat et marquant le premier vrai down de l'album.
Burns to Embrace déchirera les fans : l'air mid-tempo combiné à un refrain très « pop » et une chorale d'enfants à la fin du morceau rebuteront assurément quelques personnes, alors que d'autres y trouveront un charme indéfinissable qui joue sur une corde sensible. Kevlar Skin a l'effet d'une bombe; une pièce rapide, lourde, intense comme Kamelot n'en a pas fait souvent. On y retrouve les meilleurs riffs de l'album et c'est d'ailleurs dans ces moments précis que la troupe de Youngblood est généralement à son meilleur. Un bijou!
Quatre pièces sombreront rapidement dans l'oubli. In Twilight Hours, Static, Mindfall Remedy et Stories Unheard sont plutôt ennuyantes et n'apportent rien de bien intéressant à un album qui peine déjà à être constant. Ces pièces sont toutes un peu « quétaines », mauvaise habitude que Kamelot a pris dans les dernières années. Un gros, gros bof, et l'impatience se fait sentir. Heureusement, la meilleure pièce de l'album nous surprendra en fin de parcours : Vespertine (My Crimson Bride). Cette dernière est littéralement une bouffée de fraîcheur, une vraie de vraie pièce de power metal, un classique instantané de Kamelot. Légère, Vespertine nous transporte dans un air auquel Kamelot nous a peu habitué, contrairement au reste de l'album. Ouf! C'est avec un autre excellent morceau, The Proud and the Broken, que se terminera l'album. Un peu dans la même veine que la chanson précédente, les mélodies sont bien dosées, sans tomber dans le «kitsch», gardant l'intérêt de l'auditeur pendant les 6 minutes qu'elle durera. Le bridge est pesant, la finale grandiose. Vraiment, chapeau.
Au final, on retiendra de The Shadow Theory son manque flagrant de constance et la zone de confort dans laquelle Kamelot s'est installée. L'album est intéressant, avec quelques pièces qui seront probablement jouées longtemps en spectacle, mais le nombre de fillers est beaucoup trop grand pour estimer qu'il s'agit d'un top-3, et peut-être même un top-5 de la discographie du groupe. Le power metal souffre souvent de cette stagnation du genre qui peine à se réinventer. Kamelot a déjà fait office de pionnier à ce niveau, mais ce n'est plus le cas. Ce sera à suivre!
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