Inside the Skull est le deuxième album de Beastmaker trio doom de la Californie. Leur premier album, Lusus Naturae était paru en 2016. Il s’était mérité une certaine attention de par le fait que Beastmaker était nouveau dans le paysage et que malgré une production déficitaire, on y voyait un potentiel intéressant. La chanson Mask of Satan qui s’accompagne d’un vidéo captivant valait (et le vaut encore!) vraiment le détour. Tout était donc bien en place pour que Beastmaker poursuive sur sa lancée.
Ce Inside the Skull, à l’image de Lusus Naturae, ne bénéficie pas d’une grande production, quoique c’est mieux. Beastmaker poursuit dans la même veine c’est-à-dire, un doom influencé en grande majorité par les débuts de Black Sabbath. Que ce soit dans les lignes de chant, dans l’intonation de la voix, la structure des chansons, les riffs, les accords de guitares utilisés pour construire les riffs, tout fait penser au vieux Sabbath… Par défaut, ça ne peut donc pas être mauvais. Et ce ne l'est pas! C’est bon, c’est bien mais c’est malheureusement trop peu. Beastmaker nous sert exactement la même recette à l’image d’un groupe qui a une immense notoriété et qui peut se permettre d’offrir le même contenu grâce à la force de leur identité. Inutile d’expliquer que Beastmaker n'est pas à ce niveau. Leur doom est de bonne facture, ça s’écoute très bien mais il semble y avoir une certaine faiblesse dans le vocal qui est linéaire, répétitif et peu imaginatif. On aurait aimé que Beastmaker nous offre quelque chose de plus défini, de plus approprié et de plus personnel sur ce second album. L’aspect nouveauté du groupe dont bénéficiait Lusus Naturae ne peut évidemment plus servir Beastmaker et malheureusement ils n’ont pas su trouver un autre levier en dehors d’une légère ouverture au niveau des influences. Au vieux Sabbath bien sur, on y décèle, par exemple, des rappels de Trouble. Tout de même, il faut le souligner, les riffs de guitare sont bons, accessibles et entrainants mais le chant linéaire de morceau en morceau masque des riffs solides. Le voix, comme telle, de Trevor William Church est pourtant agréable à l'oreille. Elle rappelle beaucoup celle de Björn Flodkvist qui faisait office de chanteur pour Candlemass (1997-2002) dont sur l’immense mais sous-estimé album From the 13th Sun, celle-ci rappelant le chant d’Ozzy à ses débuts… Bref, vous voyez.
En résumé, l’objectif n’est pas de discréditer ce Inside the Skull. Tel que mentionné, c’est bon et ça s’écoute bien. Mais c’est trop peu. Ceci s’explique probablement par un chant trop linéaire et une identité insuffisamment développée. On aurait été en droit de s'attendre à quelque chose de plus abouti que sur Lusus Naturae. Néanmoins, nous serons présents lorsque Beastmaker nous offrira quelque chose de nouveau car le potentiel est réellement au rendez-vous. En espérant une évolution du vocal vers quelque chose de plus nuancé et original.
https://www.facebook.com/Beastmaker