Dans le monde du métal extrême et du métal gothique, il est impossible de passer à côté de Cradle of Filth. Le groupe pionnier du genre est connu de tous et chacun malgré la difficulté intense à y associer ne serait-ce qu’une étiquette stylistique. D’ailleurs, le premier opus, The Principle of Evil Made Flesh en avait fait frissonner plus d’un, moi y compris. Ce n’est que quelques 23 ans et 11 albums plus tard que Dani Filth nous arrive avec sa nouvelle œuvre : Cryptoriana : The Seductiveness of Decay.

Fidèle à son habitude : Mr. Filth nous a composé une introduction frissonnante afin de bien démarrer l’album. C’est avec brio que l’atmosphère est déjà très bien établie après seulement une trentaine de secondes d’écoute. Puis arrivent les riffs aux tendances black metal et les jeux synthétiques rappelant l’époque victorienne à l’honneur dans le concept de cet opus. La composition brillante des premières pièces fait très bien passer les quelques cassures rythmiques, comme si elles étaient complètement normales et nécessaires au déroulement des pièces.

Mis à part les cassures rythmiques, la troupe nous fait passer d’une ambiance à une autre sans arrêt sans toutefois briser ni même modifier l’atmosphère établie dès le début. En fait, les jeux de claviers apportent une dimension complètement différente, mais parfaitement complémentaire à celle apportées par les jeux de guitare, peut-on le dire, habituels au métal. Mais ça, ce n’est pas nouveau. Dani Filth a toujours su bien bâtir ses pièces musicalement; il maîtrise les notions d’ambiances et d’atmosphères. D’ailleurs, c’est vers une sorte de retour aux sources qu’il semble se diriger depuis le précédent album, Hammer of the Witches, paru en 2015. On semble retrouver le style qui avait charmé tant de mélomanes mais qui eût plutôt vite fait de s’effriter et de se relativiser sur Dusk… And Her Embrace il y a de cela déjà 21 ans.

Toutefois, on sent un manque d’imagination dans la seconde moitié de Cryptoriana. Comme si nous avions affaire à des riffs recyclés et répétés plusieurs fois déjà, on retrouve potentiellement l’une des raisons qui auraient pu pousser Dani Filth à se distancer un brin du monde qu’il avait créé il y a une dizaine d’années.

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