Le Québec est probablement l’un des endroits où la culture métal underground est le plus développé au pays, peut-être même au monde. Le nombre de groupes locaux qu’on peut trouver demeure et demeurera toujours assez énorme. Mais ce n’est pas d’hier que cette culture particulière se fait sentir : le groupe dont je parle aujourd’hui en est la preuve. Après maintenant 32 ans de carrière et une absence marquée en studio de 22 ans, la formation de thrash metal québécoise Soothsayer nous sont revenus, en 2013, avec un nouvel album intitulé Troops of Hate.
Dès les premières notes entendues sur l’album, il est évident que quelque chose cloche, mais quoi ? Puis, dès que le matériel start, on s’en rend réellement compte. C’est bel et bien Soothsayer qu’on entend, c’est une sonorité bien connue aux oreilles des fans. Mais avec quelque chose de différent. La formation a visiblement opté pour un léger virage de style, ce qui n’est aucunement nuisible. Derrière un vocal énergique propre à Stephan Whitton et à lui seul, les musiciens se tiennent entre deux mondes : une lourdeur fort surprenante et la vitesse brute. Présence de blast beats, de lourdeur musicale, jeu dans les graves très peu timide, vocal par moments assez profond et grave, le groupe semble tranquillement se tourner vers un style qui se rapporterait à… un croisement entre le thrash metal, le death metal, le hardcore et le groove metal. En fait, ça me rappelle un peu la période John Bush d’Anthrax, durant laquelle ils ont pris un tournant groove metal. D’ailleurs, sur Back to Evil, le vocal de Mr. Whitton est littéralement comparable à celui de Randy Blythe; je suis resté saisi sur le coup!
En bref, c’est un virage de style remarqué pour la vieille formation québécoise qui sait toujours se démarquer. Chaque musicien semble dans un monde où il est encore plus à l’aise qu’avant. Pour revenir à cette comparaison d’antan, c’est un virage de style plus réussi que celui d’Anthrax en 1993 en tout cas!
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