Formation chérie des Québécois, Eluveitie nous propose sa dernière offrande, Evocation II - Pantheon. L’eau a beaucoup, beaucoup coulé sous les ponts pour le groupe suisse depuis Evocation I, mais les changements les plus importants sont définitivement survenus dans les derniers mois. Le départ de trois membres importants du groupe, dont la populaire chanteuse et joueuse d’hurdy-gurdy Anna Murphy, a constitué une onde de choc importante qui a fragilisé le lien que la bande de Chrigel Glanzmann avait avec ses fans, élevant les attentes pour l’album qui suivrait l’excellent Origins.
Evocation II- Pantheon s’inscrit dans la même veine que son prédécesseur du même nom, c’est-à-dire qu’on parle d’un album construit avec un son celtique qui sort complètement du heavy metal mélodique/folk que nous propose généralement le groupe. L’amateur ne s’attendant pas à un album acoustique sera surpris, voire déçu; il va de soi que l’appréciation qu’on fera de Pantheon sera différente selon les attentes que l’on y porte. Après une intro un brin générique, l’excellente Epona nous fait rapidement oublier l’existence d’Anna Murphy; Fabienne Erni n’a aucun complexe à avoir et rend à merveille les quelques pièces (trop rares pièces, d’ailleurs) sur lesquelles elle est mise de l’avant. Epona s’avèrera en réalité être un des faits saillants de l’album, y allant d’un rythme festif pendant lequel on se surprendra assurément à taper du pied.
Cet aspect festif se retrouvera sur quelques morceaux comme Nantosvelta, Grannos et Catvrix, qui représentent d’ailleurs de bons moments de l’album. À un certain moment, on peut cependant sentir qu’Eluveitie fait du sur-place, plusieurs pièces ressemblant un peu trop à d’autres parties de la discographie du groupe. D’ailleurs, Ogmios copiera l’air traditionnel d’Inis Mona (véritable hymne de la bande à Glanzmann), dans une version qui aurait pu (et dû) être reléguée aux oubliettes. Certains apprécieront probablement, d’autres sourcilleront, comme l’auteur de ces lignes. Plusieurs pièces transitoires s’éternisent ici et là, alors que d’autres sonnent un peu plus «pop» que ce à quoi nous a habitué Eluveitie. Quelques morceaux proposent une mélancolie palpable (on n’a qu’à penser à la sublime Antvmnos), offrant une musique d’ambiance par excellence pour un endroit plus tranquille autant que pour un restaurant médiéval festif de Québec tout nouvellement relocalisé sur René-Lévesque (hum)! L’album comportant 18 pièces, il serait indécent pour nos lecteurs de les décrire une par une, mais on retrouve en Evocation II - Pantheon un album bien construit, s’inscrivant parfaitement dans le son unique qu’Eluveitie propose habituellement. Cela dit, il serait intéressant de voir le groupe sortir un peu des sentiers battus, la recette commençant à être un peu trop familière…
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