Dans le monde du folk et du power metal, nous sommes habitués de voir des groupes à thématique médiévales, narrant tantôt des exploits de chevaliers face à de terribles dragons et tantôt les aventures d’elfes et compagnie. Mais des pirates, on en voit moins souvent. C’est ce qu’Alestorm a voulu changer, tout d’abord en 2008 sur leur premier album intitulé Captain Morgan’s Revenge. C’est à ce moment que vous devriez vous dire « my god, Alestorm sont jeunes, ils n’ont même pas 10 ans encore! » En effet, ils sont devenus une sorte de sommité lorsqu’il est question tant de pirates que de party et ils en sont à leur 5e opus en aussi peu que 9 ans.
C’est en véritable coup de canon que démarre l’opus avec sa pièce titre. Impossible de ne pas faire de headbang durant ces premières notes. Mais bien sûr, c’est quelque chose à quoi il fallait s’attendre dès le début de leur jeune carrière : ils deviennent de plus en plus génériques. Sur leur dernier album, Sunset on the Golden Age, c’est le point qui a le plus été critiqué. Les fans leur reprochent de se distancer trop du côté thématique pirate et des mélodies folkloriques pour se rapprocher d’un métal trop générique qui ne fait que parler maintenant de pirates. C’est en effet vers un métal toujours difficile à catégoriser, mais moins unique en son genre que se dirige la formation. D’ailleurs, sur cet opus paru le 26 mai dernier, on remarque l’ajout de growl vocal effectué par le claviériste du groupe Elliot Vernon. En fait, ils semblent se diriger vers une thématique plus axée sur la blague et la bêtise que sur les thématiques populaires. En d’autres termes, mon opinion est qu’Alestorm préfère parler de partys de pirates que d’histoires folkloriques et de légendes. Il n’y a qu’à écouter la 6e pièce de l’album, Fucked With An Anchor pour s’en rendre compte.
Toutefois, à travers les reproches thématiques qui leurs sont faits, c’est une musique toujours bien fluide et limpide qu’ils arrivent à nous servir. Ils arrivent à nous faire passer des gros contrastes qui passent de métal aux riffs assez lourds à un break instrumental mettant en vedette des instruments acoustiques folkloriques, et on n’y voit que du feu. Leurs pièces sont construites de manière assez efficaces, quoique peu originales, également. Le même genre de mélodie aux couleurs folkloriques revient souvent pour garder le côté piratesque de la chose, puis vient un riff de guitare assez lourd qui se transforme en valeurs longues pour laisser une plus grande place à la voix dans le refrain et etc. Le manque d’originalité dans la forme n’est toutefois pas essentiellement mauvais; leur forme permet de garder le fil facilement dans une musique qui n’a pas comme prérequis d’être complexe, mais bien d’être rassembleuse. J’aimerais également faire mention spéciale au disque bonus sur lequel la formation a cru bon de refaire toutes leurs pièces précédemment jouées en remplaçant les voix de Christopher Bowes et de Elliot Vernon par des jappements. Vraiment, ils ont poussé le gag à fond. Vivement l’influence du côté obscur de l’internet sur la créativité de musiciens plutôt renommés.
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