Mastodon est un des groupes dont le style a beaucoup voyagé au cours de sa carrière. Depuis leur premier album Remission, paru en 2002, les géorgiens nous ont fait passer d’un métal progressif aux tendances sludge à des tendances plus stoner en passant par un heavy metal alternatif assez complexe. Une chose est certaine, leur style est inqualifiable. C’est du Mastodon. En 2011, ils nous un livré The Hunter, dont les critiques avaient été très partagées. C’est sur Once More ‘Round the Sun, paru en 2014, que leur style original s’est fait plus sentir et que les fans ont plus accroché. Cependant, ils nous arrivent aujourd’hui, trois ans plus tard, avec leur tout nouvel opus attendu intitulé Emperor of Sand.
C’est vers un style particulier, que Mastodon nous emmène avec cet album, comme les fans y sont paradoxalement habitués. Le groupe semble délaisser un peu le côté progressif petit à petit de leur style en créant une musique un peu plus accessible et un peu plus grand public. Ils n’y sont toutefois pas allés brusquement; les aspects Sludge et Stoner qu’on leur connaît sont toujours bien présents dans leur musique. Cependant, ils sont intégrés dans un ensemble plus alternatif que progressif. La première conséquence évidente d’un style plus générique est évidente : la musique est plus accrocheuse. On sent moins le côté expérimental de leurs pièces. C’est un peu ce vers quoi le groupe semble tendre de plus en plus au cours des années. Les phrases mélodiques de guitare sont souvent à l’avant-plan, parfois même musicalement devant la voix. On sent des phrases très sinueuses et mélodiques avec des accords plutôt complexes et une harmonie assez riche dans ses cassures. Le groupe intègre d’ailleurs plusieurs sons électroniques à son orchestration.
Ce n’est pas d’hier que Brent Hinds impressionne autant l’auditeur régulier que celui avec une formation musicale avancée. Dans cet album, ses solos sont beaucoup plus abondants en qualité qu’en quantité. Malgré qu’il n’y ait que peu de solos de guitare, ils en valent tous la peine. Le guitariste ose une ingéniosité assez intéressante en faisant un grand usage de chromatisme et en sortant même de la gamme de la pièce par moments. On sent des solos beaucoup plus complexes musicalement et harmoniquement que techniquement. Derrière lui, Brann Dailor reste fidèle à lui-même et l’efficacité en intégrant bien ses multiples fills naturellement et en jouant avec les atmosphères. Il est à la base de l’ambiance des pièces. Les parties vocales sont plutôt bien divisées entre Brent Hinds, Brann Dailor et Troy Sanders, qui y sont tous d’une approche plus clean et mélodique. Il est évident dans le son et dans la notion d’ensemble de Mastodon facilement perceptible qu’ils jouent tous ensemble tous les quatre depuis très longtemps.
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