Si j’avais écrit cette chronique l’an passé, j’aurais pu la commencer en écrivant cette célèbre formule à la locution particulière
« Pas le temps de niaiser, Tequila, Heineken ! » tout en le modifiant pour
« Pas le temps de niaiser, Antigama, grindcore ! » Avec son
buzz d’une seule semaine sur le web, cette expression est désormais membre des oubliés du net.
Pour ce qui est du "pas le temps de niaiser", le tout s’applique aisément aux Polonais d’
Antigama qui proposent encore une fois un album d’écervelés avec une présentation sonique qui a la bougeotte, mais jamais pour le seul but unique de déplacer ton dentier de ta bouche jusqu’au plancher. Avec de nombreuses subtilités dans leur son, qui peuvent même rappeler
Voïvod, la formation épate avec ce pas encore plus en avant qui fait avancer un genre qu’est le grindcore.
Style musical qui peut sembler faire du surplace, il faut comprendre que quelques groupes poussent le genre au-delà des limites, et
Antigama le fait à merveille grâce à des titres comme
Fed by the Feeling avec sa portion
jazzée bee-bop et
Untruth avec sa rythmique saccadée. Pour ce qui est de la balance des autres pièces, c’est comme une perceuse rouillée à la mèche émoussée qui se heurte à ton sourire à la dentition parfaite… Une pièce expérimentale, avec une parcelle de prog, agit en tant que tampon pour tes neurones, question d’apaiser ton saignement cérébral. C’est avec
Turbulence que ta pause arrive juste avant un dernier tour de soucoupe volante infernal !
Tu vas en prendre plein la gueule avec cet album, c’est certain. Riche, songé et brutal !