Dave Wyndorf ne l’a pas eu facile. Après avoir effleuré le succès international, il a vécu les pires moments de bassesse qu’un artiste puisse vivre. Excès de toutes sortes, crise identitaire, rejet par sa compagnie de disques et autre trucs irrévérencieux pour cet auteur-compositeur, il est bon de savoir que la tête dirigeante de
Monster Magnet a, depuis peu, repris sa destinée en main pour nous prouver que son groupe a encore de la vitalité en lui.
Wyndorf a gouté à de nombreux fruits, a croqué dans l’abus, a joué gros avec des cartes plutôt favorables mais il demeure qu’il a encore toute son inspiration à la bonne place malgré une période autodestructrice qui aurait pu lui être fatale.
Si la comparaison avec
Black Sabbath se faisait sentir lors des premiers albums, c’est maintenant plutôt une goutte dans le vase. Le rock
boogie psychédélique du milieu des années 90 avec une forte teneur en
pitoune qui danse sur un poteau doré, c’est lointain mais encore présent à faible intensité car maintenant, c’est beaucoup plus épuré. Le ménage et le dosage offert par
Monster Magnet est maintenant doté d’une bonne balance qui permet aux amateurs de bien apprécier le talent d’écriture du groupe qui ne tente pas, sur cet album, de te plaire de façon populiste avec un truc accrocheur comme
Spacelord mais plutôt de satisfaire des besoins en tant qu’amateur de rock aux horizons ouverts.
Dirigé vers le rock qui se prend bien avec quelques bières et des cigarettes avec du tabac d’orchestre,
Monster Magnet version 2013 est cadencé sur la pièce titre, plus acoustique et chaleureux sur
Paradise, évocateur de
Supernaut de
Black Sabbath sur
Hallelujah, hippie au tamtam accompagné du copain
poteux à la guitare sèche avec
The Duke (Of Supernature) et adepte de la cithare sur
Three Kingfishers, chanson interprétée originalement par
Donovan. Pour ce qui est du rock cosmique testiculaire, il faut se rabattre sur
Mindless Ones tandis qu’
End Of Time demeure une chanson recouverte de guitares.
Un album, probablement créé par
Wyndorf, pour se plaire de façon personnelle. Produit par
Wyndorf lui-même avec l’aide de
Phil Caivano,
Matt Hyde et les sessions de mixage de
Joe Barresi, ce disque est opaque et gigantesque pour l’amateur. Retour aux sources pour le groupe pour ce qui est du mode rock psychédélique car
Monster Magnet n’a vraiment plus besoin de plaire aux sbires à la cravate serrée dans leurs bureaux, uniquement aux aficionados du rock.
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