Il est éreintant de toujours vouloir mettre des étiquettes précises ou de fournir des appellations pour justifier pourquoi certains groupes devraient être associés à telle catégorie mais je continue de croire que les termes «
métal intelligent » semblent bien coller au groupe européen
The Ocean. De facto, avec les noms d’albums, les titres des chansons et les paroles, tu te rends compte immédiatement que tu as à faire à de jeunes hommes dont l’intelligence n’est pas à discuter. Chaque album possède un concept qui dresse un portrait précis sur un sujet scientifique, chaque moment musical est finement ficelé pour n’offrir que de la grande maitrise tout en gardant le cap sur la capacité d’écrire des chansons qui demeurent enivrantes, complexes et progressives.
Cet album, le septième du groupe
The Ocean, ne fait pas exception à la mission que le groupe s’est imposée en début de carrière. En alliant le rock atmosphérique, le métal
sludgé, le progressif et la grande maitrise de la part de chaque instrumentiste, le quintette s’époumone à nouveau et ne semble aucunement essoufflé ou à court d’idées !
Changements de tempos à profusion, parcelle lourdes sur d’autres plus apaisantes, post hardcore bruyant en passant par l’affaissement du métal le plus lourd, rien n’est laissé en dehors du cercle car le groupe assimile tout ce qui se fait musicalement pour remodeler le tout à sa façon. Aux voix,
Loïc Rossetti est toujours très élastique dans sa livraison vocale. De façon plutôt émotive, il interprète ses paroles de façon très nuancée, en passant par plusieurs plateaux pour livrer son message comme sur
Abyssopelagic I: Boundless Vasts et
Mesopelagic: The Uncanny où les variances de sa gorge demeurent, comme de raison, un atout majeur car elle canalise toute l’énergie.
Avec des touches un peu plus clémentes offertes par le piano sur
Bathyalpelagic I: Impasses, les instruments à cordes avec
Abyssopelagic I: Boundless Vasts, l’orgue aquatique sur
Hadopelagic I: Omen of the Deep ou avec des moments cosmiques attendrissants, qui remémorent le
shoegaze, sur
Abyssopelagic II: Signals of Anxiety, il est certain que ce groupe ne chôme pas pour créer son propre univers. Par la suite,
The Ocean se permet d’exploser musicalement, telle une série de volcans tonitruants, grâce à des titres comme
Demersal: Cognitive Dissonance et
Bathyalpelagic II: The Wish in Dreams.
Pelagial est tout simplement un album complet et complexe. Du grand art avec un
A majuscule, tout simplement !