Avec le rouge vif de sa pochette,
Howl met les cartes sur table avec une sonorité métallique qui demeure très sanguinaire, rythmée,
sludgée et étouffante. Loin de donner dans la dentelle, leur deuxième carte de visite te presse le visage contre le mur, te laissant les oreilles juste bien dégagées, question de bien entendre leurs variations sur les mêmes thèmes offerts par des groupes comme
Mastodon, Corrosion of Conformity et
High on Fire, quoique la voix soit toujours très courroucée.
Se tenant dans les mêmes ruelles assombries que les groupes mentionnés plus haut,
Howl hurle eux aussi à tout rompre. Très lourd comme musicalité, le tout ne les empêche pas de pouvoir délivrer un contenu qui demeure très structuré comme les pièces
Demonic et
Midnight Eyes. L’armature construite autour des chansons du groupe est d’une complexité efficiente, nous nous enivrons de rythmes plus lents mais à de la cadence bien galopante sur
One Last Nail car ce groupe maîtrise à merveille l’art de monter une chanson en plusieurs créneaux en plus d'avoir les arrangements nécessaires qui doivent suivre comme les subtiles variances vocales et le travail perspicace des guitares qui créent une véritable différence. C’est un peu le même portrait qui se dessine sur
With A Blade qui se veut plus
groovée et
The Mouth Of Madness qui nous propulse au creux du fossé.
Groupe de
« guitares » Howl est définitivement une formation de cette catégorie mais pas dans une version acrobatique, masturbatoire ou de fantassin voltigeur mais plutôt pour son essence même, celle de sa chaleur musicale hautement servie par la puissance du
riff, qui est bien exploitée sur cet album produit par
Zeuss. Avec ses 41 minutes, ce blues décadent passé au tamis de métal sert bien l’amateur du genre qui redemande sa dose malsaine de
sludge américain même après une séance à s’abreuver à même la source…
http://howl.bandcamp.com/