En général, lorsqu’un groupe effectue un retour, c’est un album, une tournée pour aller avec et après, la formation peut continuer de rouler sur le vieux matériel sans sortir de nouvelles galettes ou bien continuer de sortir du matériel pertinent. Comme
Death Angel qui est de retour sur le marché depuis déjà 10 ans après une absence de… 10 ans, vous me suivez avec ce calcul mathématique ? La formation de San Francisco vient de nous prouver, sur ce nouveau disque, que les vieux routiers de la scène ont encore plus d’un tournevis dans leur coffre à outils en métal, aucunement rouillé.
Thrash métal de qualité hors pair qui préconise le jeu de la précision de chaque membre du groupe sans négliger l’élément essentiel qui a toujours fait la force du groupe : des chansons adéquates, habiles et intéressantes qui ne se contentent pas uniquement de rentrer au poste pour le fait d’aller rapidement mais plutôt de challenger l’auditeur vers une panoplie de couches musicales exécutés de mains de maîtres car
Death Angel propose encore du grand art métallique. Quand j’ai entendu
Son of the Morning pour la première fois, je fus projeté vers l’an 1987 grâce au cri plutôt outrageusement aigu de
Mark Osegueda qui se mêle aisément, par la suite, aux guitares sur cette célébration métallique qui se veut plus lugubre que ce que le groupe présente habituellement.
Execution / Don't Save Me est un doublé en tant que tel car la partie initiale du nom d’
Execution est une portion musicale à la guitare acoustique qui vient séparer l’album en deux parties distinctes. Calme et apaisante, cette parcelle musicale se retrouve dans la deuxième partie du nom de
Don’t Save Me, ritournelle rapide plutôt cadencée. Les chansons
Detonate et
Territorial Instinct / Bloodlust offrent elles aussi ce même genre de modèle aux antipodes avec une introduction plutôt détendue pour se retrouver dans un festival métallique à forte dénivellation.
Cette marche métallisée ne prend pas de répit, c’est constant et punitif comme album, un peu à l’image de sa pochette qui nous montre des loups à la recherche de chair fraîche. Le groupe a faim et celle-ci demeure insatiable, surtout lorsque tu te ramasses sur ce festival de riffs colorés qu’est
Empty, la pièce titre ou avec
Fallen.
En fin de compte, chaque chanson mérite que tu y jettes l’oreille, surtout si cette dernière est généreusement sanguinolente !