À défaut de nous sortir l’album de l’année,
Sepultura y va plutôt avec l’album au titre le plus long de 2013 avec pas moins de 10 mots pour compléter cette appellation hors du commun. Même si j’estime avoir fait la paix avec le groupe lors de l’album précédent
Kairos, j’attendais celui-ci avec des attentes plutôt réalistes car si
Kairos m’avait réellement plu face aux autres albums de l’ère
Derrick Green avec
Sepultura, je me suis dit qu’il fallait tout de même me méfier du bonheur qui peut se montrer éphémère dans ce sous-monde métallique.
Cet album de
Sepultura marque les débuts de leur nouveau batteur
Eloy Casagrande qui, lors de la dernière visite du groupe à Montréal, m’avait grandement impressionné par sa justesse, son efficacité et sa force de frappe. Avec les nouvelles pièces du groupe, je sens que le potentiel n’est pas exploité à son maximum pour ce qui est de la vitesse car les chansons sont plutôt axées sur les
grooves et les ambiances plus glauques lors de nombreux moments, notamment sur
Grief. Aux guitares,
Andreas Kisser est plus varié que sur le disque précédent, y allant de différentes propositions musicales qui demeurent intéressantes mais parfois, étrangement originales lors de certaines portions aux guitares qui s’imbriquent dans les chansons d’une façon plutôt excentrique. On retrouve même une touche qui remémore
Voïvod sur
Impending Doom mais sa facture classique qui a donné les lettres de noblesse au groupe se retrouve sur des chansons comme
Obsessed ou
Trauma Of War.
Produit par
Ross Robinson, qui avait travaillé avec le groupe sur
Roots, on ne sent pas une tentative de reproduire un moment du passé d’une importance considérable dans l’histoire du groupe mais plutôt de remettre au goût du jour certaines expériences vaines de jadis comme le fait que le groupe replonge dans le rap avec une expérimentation aux accents hip hop brésilien sur
Da Lama Ao Caos, qui se veut une reprise de
Chico Science. Si
Soulfly a délaissé les percussions tribales sur
Savages, on dirait que
Sepultura les a reprises car on en retrouve sur le disque, comme sur
Manipulation Of Tragedy, The Bliss Of Ignorants et
Tsunami entre autres, et ce à mon grand désarroi. Est-ce sous les conseils et la supervision de
Robinson que les tamtams se sont retrouvés en studio ? En tout cas, pas convaincu que je m’en étais ennuyé tant que ça… des tamtams autant que de
Robinson !
Est-ce un album qui prend plus de temps à se laisser apprivoiser étant donné que c’est un album concept comme l’étaient
A-Lex et
Dante XXI ? The Mediator Between Head And Hands Must Be The Heart est inspiré par le film de
Fritz Lang,
Metropolis, qui se veut un
film muet
datant de 1927 qui a servi de trame de fond pour l’écriture de ce disque
. Est-ce qu’il doit s’écouter à l’excès pour finir par l’apprécier grandement ? Je suis nébuleux face à cette galette, vraiment !
On s’en reparle dans quelques mois car près une dizaine d’écoutes, je crois que je vais me remettre
Kairos dans les oreilles avant le concert en novembre !
Disponible le 29 octobre !