Quand tu te rends compte que ça fait deux fois de suite que tu écoutes cet album sans te sentir las, c’est bon signe car après tout, une seule écoute se résume au compteur à une durée de 1 heure et 20 minutes. Après 4 grosses bières
Lime & Framboise de la
Barberie, j’avais le bouclier un peu plus bas qu’à l’habitude mais l’effet d’alourdissement ne venait pas uniquement de la surconsommation de houblon.
Wolvserpent présente une seconde production de métal apocalyptique très
doom, opaque et excessivement noirâtre. Avec les effets
drones proposés par le violon, les percussions fuligineuses et les manipulations aux guitares qui se vautrent dans la distorsion, tu ne peux pas te sentir propret après une session d’écoute double de cet album.
Le duo qui compose ce groupe américain manipule à merveille les obturateurs qui laisseront pénétrer le peu de lumière qui peut émaner de leur prestation musicale tellement l’opacité prédomine dans le son du groupe. Avec
Brittany McConnell à titre de percussionniste et violoniste en plus de
Blake Green aux guitares et voix, il faut avouer d’emblée que ce n’est pas la quantité qui est en importance ici mais plutôt la qualité car l’aisance qu’ils ont, en ce qui concerne la concoction d’hymnes ténébreux forts en crescendos diaboliques, est plutôt intéressante, la preuve étant sur
Within the Light of Fire. Malgré le fait que le duo se présente comme un groupe minimaliste, les arrangements sur l’album laissent percevoir quelques instruments additionnels bien vautrés dans les arrangements comme des orgues ecclésiastiques, des claviers célestes (surtout lors des dernières mesures de
Concealed Among the Roots and Soil qui sont mixées avec le crépitement d’un feu de bois) et des sons plutôt bucoliques de la nature. Mais il demeure que la force phénoménale du groupe demeure dans leur capacité de créer des paysages plutôt glauques avec l’aide du violon en plus de quelques ambiances de clavier, comme sur
In Mirrors of Water qui se laisse couler vers une balade de guitares bourdonnantes qui copuleront avec une série de percussions remuantes vers le dernier droit. L’effet bourdonnant prend, justement, un véritable sens avec
A Breath in the Shade of Time qui nous laisse la vague impression d’avoir la tête prise dans un nid de guêpes pendant une quinzaine de minutes.
Privilégiant une voix obscurément tombale,
Green use de cette derrière beaucoup plus comme un moyen pour accentuer la portion effrayante de sa musique que pour passer un message clair et concis, ce qui peut paraitre redondant pour certains mais plutôt réconfortant pour l’amateur de pétoche. Excellente alternative musicale qui combine le
drone,
doom, le black métal et la ballade à la grisaille,
Wolvserpent propose de petites trames sonores de courts-métrages… qui n’existent pas.
Clairement un album pour hanter tes nuits, agrippe fortement ta taie d’oreiller et place ton capteur de rêve car cet album déplume, surtout en période automnale.
Disponible le 17 septembre. L’album est en format double !