Le groupe le plus dangereux de la planète, selon le road manager de
Guns n’ Roses, met sur l’autel sanguinolent son 5
e album,
The Wild Hunt qui fera couler de l’encre ainsi que quelques fioles de sang. Différent est un terme qui l’on peut apposer au disque car il risque de déstabiliser l’auditeur des premières heures.
Pourquoi ? Changement de cap au niveau de la direction métallique? Pas totalement, du moins pour la majorité des pièces sur l’album. Le tout commence en lambeaux grâce à
De Profundis qui nous la sert de la façon vieille école en ouverture avec une sonorité qui rappelle le très vieux
Kreator avec les roulements sur les tambours et la voix avec un délai créant un écho caverneux. Point déstabilisé, tu poursuis ton chemin avec des trucs plutôt acidulés comme
Black Flames March, All That May Bleed et
The Child Must Die qui demeurent dans les standards noircis du groupe qui restent inchangés avec une touche de modernisme sonore parmi une panoplie de sonorités abyssales qui nous remémorent que le black métal n’est point né dans un endroit ensoleillé.
Là où certains risquent d’être perdus ou déroutés est lors de l’écoute initiale de la pièce
They Rode On, un morceau très apaisant et même, très calme qui touche la balade mais plutôt introspective par contre, rien de sirupeux. C’est plus
Pink Floyd que
Bon Jovi, ou si vous avez entendu
Slippin’ Away d’
Hypocrisy, vous êtes un brin dans les mêmes eaux à l’exception que la voix claires d’
Erik Danielsson de
Watain possède un certain grain sonore qui te fout la pétoche !
Dès que cet interlude prend fin, le bal des damnés reprend avec
Sleepless Evil qui propose une basse qui sonne comme un vieux
becyk à gaz qui tente de rouler sous des impulsions répétitives de la caisse claire. La pièce titre est une autre surprise de l’album avec, elle aussi, une facette plus conciliante face au reste de l’album. C’est la sœur jumelle un peu plus fébrile face à l’autre,
They Rode On, grâce à un tempo plus vivifiant mais qui demeure assez détendu.
Ignem Veni Mittere jouit de cette facette glorieuse en ouverture avec des rythmiques conquérantes mais on sent que le tout change de cap en seconde moitié car le tout semble puisée directement des entrailles de l’enfer avec un changement de cap plutôt drastique, très
shoegaze, qui te fait oublier totalement la partie précédente de cette pièce instrumentale qui semblait, justement, trop ensoleillée ! À la toute fin, débandade pausée de métal noir avec
Holocaust Dawn qui poursuit la descente vers les ténèbres, entreprise plus tôt sur la précédente.
Est-ce que le public de base de
Watain est prêt pour ce disque ? Est-ce qu’il y aura un changement de cap face au groupe qui renouvèlera son public tout en perdant quelques soldats ? De toute façon, ce disque apporte un vent de fraicheur qui n’effacera aucunement l’odeur fétide dégagée par les prestations du groupe !
En passant, laissez-vous tenter par le jeu avec la pochette. Chaque chanson est associée à un élément de la couverture, essayez ça car ce n’est pas facile!