Machine de blasphème constante depuis plus de 20 ans,
Pandemonium (qui doit partager son nom avec 7 autres groupes qui portent le même nom !) nous vient de Pologne et s’expose religieusement dans un style de métal qui combine le death métal et le black métal de la vieille école. Autrefois connu sous le pseudonyme de
Domain, le groupe a repris l’appellation
Pandemonium en 2004 lors de la sortie de son deuxième album.
En 2012, la formation lance
Misanthropy, leur quatrième disque
qui décrit bien le froid, l’isolation et l’antagonisme qui peut régner dans leur pays grâce à des textes qui touchent autant la religion que le climat constant de guerre qui plane encore là-bas étant donné l’histoire en relation avec ce pays. Avec une sonorité qui peut remémorer ce que
Celtic Frost a pu créer sur l’album
Monotheist ou même sur ce qui se retrouve musicalement avec le groupe
Triptykon maintenant. C’est donc avec un métal lourd, sombre et post-nucléaire que nous avons rendez-vous. Le tout semble douloureux, telle une marche sous une averse de cendres chaude ainsi que la hantise qui en découle…
C’est pourquoi une pièce comme
Necro Judas vient t’interpeller avec sa bouille death métallique plutôt lourdaude à la base en plus d’une fusion, vers la partie médiane, avec un black métal fulminant. C’est abrasif mais poignant comme exercice de style. Par la suite, changement de cap drastique avec
Avant-Garde Underground qui te garoche une influence plutôt punk sale en ouverture pour te projeter ensuite vers un tourbillon de frayeurs métalliques. Comme une chanson oubliée par
Trey de
Morbid Angel écrite en collaboration avec
Ashmedi de
Melechesh,
Only The Dead Will See The End Of War se veut une réunion des ténèbres au plus haut point d’une montagne de métal sombre mais aux influences orientales légèrement timides. Et même chose pour la pièce titre en finale, chantée en polonais, mais qui se veut une purification sonore car elle est interprétée principalement par des femmes aux voix célestes entremêlées par un discours au ton hérissé sur une musique plutôt post-apocalyptique.
Cet amalgame de styles, utilisé tout au long de l’album, pourrait ne pas fonctionner sur papier mais le talent des musiciens du groupe fait que la sauce prend vigoureusement. Très varié comme présentation, il est plutôt décevant que le groupe n’ait pas de distribution plus large par ici car cet album vaut la peine… même si je l’ai découvert une année après sa sortie !