Le rock de moustachu reprend ses lettres de noblesses depuis quelques temps, les labels les cherchent, les chassent et les signent! Nuclear Blast prend sa part de la tarte avec Graveyard, Orchid ainsi que Kadavar, un trio allemand qui rocke comme à l’époque où le vinyle n’était pas un item cool qui était à la mode mais plutôt une obligation pour une expérience sonore équitable!

Ombrages de Sabbath, Hawkwind et autres formations rock psychédélique des années 60 et 70 se pointent au tableau. La production est chaude et sans artifice. C’est un trio, et ce que tu entends est ce que le trio joue, rien d’autre. Pas de prises nombreuses sur la guitare, non. Quand il y a un solo, il n’y a pas de piste additionnelle pour la guitare rythmique. C’est le strict minimum, comme si le groupe jouait directement dans ton salon, donc recule un brin pour éviter les acouphènes, craque toi une bière et roule-toi le pinch entre ton pouce et ton index car le trip est intense!

La basse est ondoyante, elle vrombit sous les impacts vigoureux des percussions. La guitare chiale sa douleur, elle se tortille en gémissant et se lamente énergiquement tout comme la voix de Lupus « Wolf » Lindemann qui propose un grain de gorge plutôt sulfureux qui possède une certaine chaleur comme sur Black Snake qui est une pièce plutôt bluesy. La très Sabbathienne Dust est enivrante avec sa cadence rapide tandis que Rythm For Endless Minds t’infiltre aisément une pensée très profonde à Led Zeppelin, surtout pour la ligne de basse, la guitare planante et les effets de clavier.

Expérience sonore qui demeure exceptionnelle car ce genre de disque aurait pu sortir il y a 40 ans mais de l’entendre avec encore une certaine fraicheur en 2013, c’est ce qui en fait une réussite. À la base, Kadavar est un groupe pour l’amateur de rock avec un grand R et non pour l’amateur de métal qui demeure ancré dans un seul style de métal extrême car il faut une certaine ouverture d’esprit, ou un âge plus avancé, pour en apprécier les qualités. Donc, si tu as en bas de 30 ans et que tu as aimé, par exemple Heritage d’Opeth ou le dernier Ghost, tu risques d’être, au moins, un brin curieux envers Kadavar et toute cette vague de groupes d’aujourd’hui qui sonnent comme s’ils étaient sortis alors que ta grand-mère faisait son épicerie chez Steinberg et que l’essence était à 53 cents le gallon!

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