À quel point un artiste metal peut réussir à revenir encore et encore ? Le phénomène entourant Timo Tolkki demeure un cas unique dans la scène power metal. Vers la fin de la collaboration avec Stratovarius, plusieurs fans se sont amusés à rire de lui et de ses idées. Sa carrière semblait se diriger directement dans le mur et il a été obligé de se débarrasser de plusieurs de ses démons. Les choses ont semblé se replacer à partir du moment où il a su lâcher prise avec Stratovarius. Comme plusieurs artistes, il a tenté certaines choses, qui n'ont pas toujours marché comme il le voulait. Par exemple, Revolution Renaissance avait un bon potentiel, mais il n'est pas parvenu à se démarquer. Du côté de Symfonia, quelques critiques ont été trop sévères, selon mon humble avis, avec l'album "In Paradisum" (2011). À ce moment, je croyais que l'on allait plus réellement entendre parler de Tolkki pendant quelques années. Pourtant en 2012, il crée Timo Tolkki's Avalon et il s'agit d'une sorte de résurrection pour lui. Pour la première fois depuis quelques années, il semble en pleine possession de ses moyens et en santé, et il nous propose l'album "The Land of New Hope" en Mai 2013.

Premièrement, s'il y a bien une chose que l'on ne peut pas lui reprocher, c'est de savoir bien s'entourer. Avec Timo Tolkki's Avalon, il a su composer un alignement très solide. Tout d'abord, nous avons à la batterie Alex Holzwarth (Rhapsody of Fire, ex: Avantasia, ex: Luca Turilli's Rhapsody), Mikko Härkin (ex: Sonata Arctica, Cain's Offering) au clavier, Derek Sherinian au clavier, Jens Johansson au clavier et des artistes invités au chant.

Lorsque je mentionne à quel point il sait bien s'entourer... Au chant, nous avons sur différents titres Elize Ryd (Amaranthe), Michael Kiske (Unisonic, ex: Helloween), Russell Allen (Symphony X, Adrenaline Mob), Rob Rock (Impellitteri, ex-Axel Rudi Pell), Sharon den Adel (Within Temptation) et l'excellent Tony Kakko (Sonata Arctica). Comment peut-il manquer sa cible avec autant de talent sur un seul album ? En fait, il a su créer probablement son meilleur album des dix dernières années. Parfois, on s'éloigne du metal pour se diriger vers un son plus rock des années 80, mais la base metal mélodique demeure omniprésente. Il mise principalement sur le mid-tempo et vous aurez envie évidemment de comparer le concept "opéra metal" à Avantasia de notre ami Tobias Sammet, mais ce dernier n'est pas le seul avec ce genre de concept. En fait, nous avons seulement à penser à Ayreon ou Beto Vazquez Infinity.

Musicalement, Tolkki nous offre un power metal symphonique et la combinaison des chants féminins et masculins font un travail respectable. Ce n'est pas pour rien que le titre "Enshrined in My Memory" avec Elize d'Amaranthe a été le premier extrait tiré de l'album avec son rythme mid-tempo accrocheur à la Within Tempation avec une touche heavy metal typiquement Tolkki à la guitare.

Sur "Avalanche Anthem", nous pouvons déjà entendre Rob Rock, Elize Ryd et Russell Allen, qui est un titre puissant aux claviers et avec un rythme mélodique soutenu. Si vous désirez entendre Tony Kakko, il faudra surtout vous diriger vers "We Will Find a Way" et son mid-tempo. L'élément qui va décevoir la plupart des auditeurs, c'est le fait que les chanteurs et chanteuses n'ont pas réellement de moments mémorables. L'ensemble est correct, le disque s'écoute bien, mais il n'est pas facile d'en ressortir les moments forts.

Finalement, Tolkki prévoit faire une trilogie autour du concept et "The Land Of New Hope" en serait le dernier chapitre. Il sera intéressant de voir dans quelle direction il va aller et s'il va garder les mêmes invités. Il y a réellement du potentiel, mais il y a vraiment trop de similarités entre quelques titres. Beaucoup de mid-tempo parsemés de solo, qui semblent parfois venir de nulle part. Il est amusant de constater que plusieurs personnes sur le net s'amusent à ramasser Tolkki dans tous les sens, peu importe l'album. S'il s'agirait du premier album de "nom fictif" Samuelainen Falarkaninen, les critiques sur le même album serait totalement différentes. Je crois que plusieurs personnes vivent trop dans le passé des premiers albums de Stratovarius. Ce n'est certainement pas un incontournable, mais il y a bien pire dans la scène power metal.

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