Autant de dommage en si peu de temps, c’est ce que cette production de Kurt Ballou propose car avec 10 chansons en 17 minutes, c’est loin d’être fastidieux. Grindcore très salaud, ce groupe n’est pas là pour jouer les princesses. C’est de l’anéantissement sonore et brutal à souhait. J’ai eu la chance de voir le groupe l’an passé en ouverture de Lock Up mais l’omniprésence de valseurs en mode karaté dans la foule m’a mis en mode défensive, évitant de pouvoir profiter de la qualité sonore sur scène étant donné que j’esquivais les Chuck Norris bon marché aux t-shirts de Terror (Todd Jones est un ancien membre de Terror…) que ne s’écœuraient point de virevolter.

Grind apocalyptique avec de lourds accents punitifs, comme sur Wide Open Wound, les décors bucoliques n’existent pas dans leur univers. Tout est gris et cendré, ça sent le napalm lors de la promenade matinale, et la virulence des mots accompagne cet attentat sonique qu’est Abandon All Life. Le grindcore excessif du groupe prend parfois quelques tournures plus d-beat comme sur Pariah, se regonfle le torse sur la suivante qu’est Cry Wolf et prend des tournures éclectiques, presque progressive pour le genre, sur Suum Cuique qui agit en tant que long métrage dans cet univers de courts-métrages avec ses 5 minutes !

Du death métal croustillant, des blast beats cinglants avec des voix déjantées, Nails te met tout ça sur la table. Parfois, un riff très gras nous interpelle comme sur Tyrant, on aimerait qu’il soit répété, plus long pour qu’il puisse se laisser couler vers autre chose mais non. Il meurt là, comme ça ! Et c’est probablement le désir profond du groupe, de laisser paitre ce qui semble bien beau car c’est dans l’abandon total de la beauté que l’on semble retrouver la rédemption…

En concert le 30 avril au Il Motore avec Xibalba et Early Graves.

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