Alimenté par l’éternelle question qui englobe le fait qui doit confirmer si Cradle of Filth est un groupe black métal ou non m’essouffle depuis longtemps. Le groupe a maintenant sa propre niche, et ce depuis de nombreux albums. Dani et les copains proposent un dixième album et je dois avouer, de façon plus qu’honnête que c’est très intéressant car encore une fois, la dimension gothico-romantico-vampiresque est une fois de plus, absente. Il faut croire que le groupe a rayé cette facette depuis des lustres, a sorti les guitares encore plus et c’est bien ainsi.

Pour ce qui est des amateurs qui apprécient le groupe depuis le début des années 2000, donc depuis Midian, c’est dans la poche dès la première pièce, The Abhorrent qui jongle bien avec la parcelle plus théâtrale du groupe et les ponctions black métalliques. La chanson For Your Vulgar Delectation va plaire aux fanatiques des premières années du groupe, non pas pour la voix excessivement aigue de Filth car elle ne se pointe pas le nez sur cette pièce mais plutôt pour les riffs de la vieille école qui meublent cette chanson.

Frost On Her Pillow, premier extrait de l’album, est un bon exemple de la tangente prise par Cradle of Filth sur ce disque. Plus de métal grassouillet se présente dans les riffs, moins de flafla étourdissant dans le jeu musical et une direction plus précise grâce à des arrangements sonores qui nous permettent de mieux saisir la place de chaque instrument et chaque ambiance créée par les musiciens. Même l’introduction plutôt électronique sur Huge Onyx Wings Behind Despair passe bien le test car elle est, par la suite, bien engouffrée par une chanson solide qui allie la puissance du métal avec un Dani Filth plus… pausé ! Et le tout se reconfirme sur le restant du disque grâce à des titres fortement géniaux comme Succumb To This, Pallid Reflection et Manticore. Le tout se fond tranquillement à la toute fin sur Sinfonia, une trame instrumentale, horrifique à faire glacer le sang en cette période halloweenesque!

C’est très saisissant comme performance tout au long de l’album et surtout, moins criard. Plus près du métal lourd tout au long de la galette que lors des prouesses plus aiguisées du passé. Si vous aviez perdu le groupe aux alentours de Damnation and a Day et Nymphetamine en raison du métal un peu trop à l’eau de rosette un brin rouillée, il est temps d’aller fumer le calumet de paix avec Dani Davey car The Manticore and Other Horrors est excessivement appréciable!

Disponible le 30 octobre !

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