Avant de me préparer pour cette critique devant l’ordinateur donc dans ma salle familiale, je suis descendu dans mon frisquet sous-sol pour aller zieuter ma collection de disques. Je regardais ma section E pour Enslaved, question de me remettre en tête la discographie du groupe. En les regardant, les tâtant et les manipulant, je me suis rendu compte que ce groupe n’a jamais sorti d’album que l’on pourrait qualifier de moyen. Même qu’à chaque sortie d’album, ce dernier se retrouve dans mon Top de l’année, et parfois même très hautement placé !

Et ce sera le cas encore une fois avec RIITIIR qui se veut la suite logique du précédent quoiqu’Enslaved pousse un peu plus le bouchon prog avec plus de voix clean, plus d’orgue et plus de progression musicale tout en gardant un modèle de base très métal. Dire que cet album est un p’tit bijou serait une litote car cet enregistrement du groupe ne peut se classer dans un tiroir de sous-genre métallique tellement la richesse sonore créée par Enslaved domine sur tout ce qui peut être produit, métalliquement parlant, en cette année.

Avec des clins d’œil au kraut rock, au black métal, à la portion viking du métal et les quelques salutations à Pink Floyd en plus des mouvements progressifs, tout ça procure aux huit pièces de RIITIIR une opulence musicale sans égal. Dès les premières mesures de Thoughts Like Hammers, nous pouvons déjà humer le parfum de la réussite quoiqu’il soit un peu tôt mais ça augure bien. Le tout se confirme par la suite avec Death in the Eyes of Dawn qui combine la voix death métallique avec celle plus claire d’Herbrand en plus des cadences pausées de la chanson. Avec Veilburner, le groupe y va avec une série de sonorité plus pimpante qui laisse parler les bass drums à l’unisson avec le reste du groupe sous une voix plutôt apaisante pour ensuite se fondre dans une finition qui peut nous remettre Mastodon en tête.

Parlant de Mastodon, la pièce titre nous projette dans les mêmes eaux que ce que le groupe d’Atlanta peut nous offrir quoiqu’Enslaved ajoute une portion plus crapuleuse en partie médiane avec Grutle s’exprimant en vociférant. Il faut attendre à l’avant-dernière chanson, Storm of Memories, pour obtenir quelque chose de plus noirci au niveau du métal malgré une portion plus métal classique lors du pont musical mais le tout s’imbrique à merveille. La dernière chanson de l’album, Forsaken, demeure un véritable tour de force pour la formation qui sort l’artillerie lourde lors de cette pièce aux nombreuses nuances musicales qui va dans de nombreuses directions mais sans jamais perdre le fil conducteur.

Pour résumer, il est impossible de ne pas apprécier cette œuvre magistrale offerte par ce groupe de talent qu’est Enslaved.

Disponible le 9 octobre et entrevue à venir sur Musik Universe !

www.enslaved.no