Ne vous laissez pas berner par la pochette à l’allure bucolique qui accompagne cet enregistrement. Avec un quai typique que l’on retrouve en bas de la butte de tout bon chalet québécois, vous n’êtes pas en présence d’un album de reprises country d’Andrée Watters mais plutôt avec la nouvelle offrande de la formation sherbrookoise Memories of an Old Man. Lourd, dépressif et chaotique, le son du groupe peut nous remémorer la sonorité offerte par des formations comme Rosetta et Mouth of the Architect par sa ponctualité ténébreuse mais aussi par l’ajout d’éléments ambiants électroniques qui ajoutent une certaine parcelle apocalyptique à la sonorité du groupe en plus des guitares discordantes et des percussions patibulaires.

Les voix écorchées trouvent aussi leur place dans cet environnement lugubre que propose le groupe car cette trame sonore angoissante est le parfait élixir alcoolique qui accompagnerait une déprime automnale tant par le choix des cris, des éclats de gorge et du tintamarre offert par le groupe. C’est insondable car la musique du groupe, comme ils le disent si bien, vient de leurs trippes et du fond du cœur, quoique l’on peut ressentir une certaine douleur, un mal de vivre tout au long des 43 minutes que durent cet album de 4 pièces.

Album qui se prend comme un tout, il serait infructueux de prendre le temps d’analyser chaque pièce, l’une après l’autre ou de vous en décrire que deux sur le total de quatre. Dans un monde de divertissement musical où l’on vous propose bien souvent d’acheter des chansons en guise d’unité unique sans prendre le concept de l’album au sérieux, certains groupes font fi de cette nouvelle convention et nous repousse le concept de l’album en tant qu’entité globale comme le fait Memories of an Old Man avec cette série de quatre pièces indissociables les unes des autres.

Lourd, dérangeant et redoutable…

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