Première participation envers leur contrat avec Nuclear Blast, le groupe teutonique Kreator nous prouve encore qu’ils sont gelés dans le temps! Aucunement maussade comme descriptif, c’est plutôt que le groupe prolonge son évolution dans ce style de thrash allemand qu’ils ont aidé à modeler avec les années et les nombreux albums. Malgré les quelques tentatives plus ou moins réussies par le passé comme Endorama ou Renewal, le groupe Kreator demeure un pilier du genre et réaffirme ce qualificatif métallisé avec l’album Phantom Antichrist.

Jeux habiles des guitares, voix acerbes de Mille en plus des percussions tapantes de Ventor, cet album n’offre pas de périodes d’éblouissements majeurs ni d’ébahissements prolongés ; c’est plutôt une ligne plutôt droite qui se lance vers le loin grâce à sa régularité métallique. Le picking adroit et les refrains unificateurs sont monnaie courante sur ce disque grâce à des chansons comme United in Hate, Victory Will Come et Death To The World. Vivifiant, cette galette propose un thrash métal dynamique qui met en jeu une unité musicale sans bornes de la part des membres de Kreator qui s’échangent les parties de guitares les unes après les autres pour créer une symbiose métallique infatigable avec, en arrière-champ, une section rythmique de base sur laquelle le groupe peut se fier fortement étant donné que la basse remue la cadence supportée par les coups adroits des percussions. Et le tout s’entend à merveille sur la chanson titre en plus de la pièce From Flood Into Fire avec son introduction bien maitrisée, The Few, The Proud, The Broken et Civilization Collapse qui ravigote une cadence qui nous remémore Terrible Certainty en ouverture pour nous diriger vers un thrash apocalyptique par la suite.

Dans la sphère qui s’avère être « plus surprenante », nous retrouvons deux chansons qui sont plutôt, apaisantes et ciselées ! Ce sont Your Heaven My Hell et Until Our Paths Cross Again qui offrent ce genre de travail plus complexe au niveau des changements des structures métalliques, quelques portions balsamiques qui effleurent l’oreille grâce à de arrangements géniaux, tout en gardant une poigne métallique bien acérée par contre !

Avec ce 13^e album, la position du groupe se stabilise encore plus, nous laissant de plus en plus croire qu’à la base, il n’y avait pas que le Big 4 mais plutôt un Big 10 car les Allemands qui ont forgé ce style qu’est le thrash produisent encore une musique qui daigne de porter cette appellation …

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