Seconde production et demie pour ce groupe originaire de Warwick au Québec. Avec une appellation qui leur est propre de métal noir gaulois, Catuvolcus pousse son concept encore plus loin avec cet effort musical qui n’a rien d’une production bon marché. Chantés dans un français concis et discernable, le groupe propulse des hymnes glorieux mais tout à la fois vilain. Avec une trame violente qui retrace la bataille de Gergovie, Catuvolcus nous ramène à l’époque des guerres gauloises, un peu comme le fait Eluveitie.

Comme je le faisais remarquer sur la page Facebook d’Asag du blog Métal Obscur, Gergovia est juste assez catchy pour être brassable de la tête et juste assez sombre pour satisfaire les plus exigeants! Effectivement, avec un black métal qui demeure relativement accessible, il demeure que la musique offerte n’est pas facilement consommée, elle demande une certaine analyse car elle possède une richesse particulière. Gergovia se décortique aisément mais lentement car il y a de nombreuses couches musicales, c’est-à-dire que les arrangements sont plutôt omniprésents, comme sur La colline de Chanturges où la présence d’une basse bien rondouillarde se fait bien entendre. Proposée par Matrak de Chasse-Galerie, son jeu est habile et aucunement hermétique. Il le démontre aussi bien sur cette dernière que tout au long de l’album mais c’est lors de la partie médiane de la chanson que l’on se rend compte qu’il n’est pas là que pour suivre la cadence.

Au niveau des partitions des voix, la portion aigue est naturellement dominante sur l’album mais quelques chants de chorales réussissent à offrir une contenance glorieuse plus qu’essentielle étant donné la trame offerte par l’histoire. Quelques gorges plutôt bien en chair viennent raffermir le son comme sur Litaviccos, une longue pièce de plus de 12 minutes. Avec quelques riffs typiquement identifiables à la sonorité black métallique, comme celui en ouverture d’Impetus et celui qui suit l’introduction d’Aux portes de l'Oppidum, Catuvolcus serre les rênes du black métal fortement pour ensuite asséner non pas une gifle métallique mais plutôt une accalmie passagère avec la présentation plutôt acoustique qui ouvre Recueil d'Opprobres. Mais le tout est de courte durée car l’impétuosité reprend du service, comme une bataille qui en suit une autre lors des grandes guerres.

Avec A la poursuite des vents, nous sommes plutôt en mode surprise car les premières mesures nous laisse pratiquement penser que nous sommes en présence d’une interprétation de la pièce d’Amorphis Song of the Troubled One qui partage certaines similitudes quant à l’entrain de la mélodie. C’est plutôt rayonnant comme chanson, rien de très glauque, ce qui permet de déposer les armes pour une finale tout en douceur, avec Elaver II qui propose une guitare acoustique très douce en plus d’une flûte qui se perd sur le hurlement d’un loup…

Ne reste plus qu’à voir si la scène métallique est prête à embarquer dans ce type de projet excessivement bien fignolé!

Disponible le 21 mai!

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