Quand Serge Robert s’est retrouvé à Tout le Monde en Parle et que Guy A a lu les paroles de la chanson titre, certaines matantes du Québec ont probablement jumpé jusqu’au plafond de stucco de leur salon car avec Mononc’ Serge, on ne fait pas dans la dentelle, les amourettes et les ritournelles comme celles que l’on retrouve dans le répertoire des Académiciens. Avec Mononc’ Serge, c’est plutôt un regard sur le moment présent de façon caustique et sans aucune censure, comme sur ce disque.

Après quelques productions plutôt métallisées avec le groupe Anonymus pour l’Académie du Massacre et Musique Barbare, je me demandais bien vers quel médium musical Serge Robert allait se tourner. Un retour vers une formule épurée plus acoustique, un trio bossa-nova ou de la musique de Romanichel comme The Lost Fingers? Rien de tout ça, c’est plutôt avec une formule de rock n’ roll plutôt salaud que Serge nous convie sur ce disque et même quelques intonations métalliques se pointent le nez sur cette production comme sur Serviteurs du Métal, Blasphème, Le Joual et Ce sont des Chiens. Après tant d’années à copuler avec le public métal, Mononc’ se devait de garder un soupçon métallique sur quelques compositions.

Les autres chansons sont très rock n’ roll dans l’exécution et le jeu à la guitare de Peter Paul offre une belle tangente de la vieille école comme sur Signe S'es Boules qui propose une cadence très galopante. La chanson Chez Frank offre une petite dose de rockabilly très ardent et Chanteur Engagé se lance vers des contrées plus punks rock.

Comme de raison, les textes offrent des instants de rigolades fantastiques surtout avec de tels miroirs de société comme Hochelaga qui dépeint à merveille ce quartier de malfrats, mon ancien domaine, que je reconnais sur chaque vers offert. Serviteurs Du Métal est une caricature des amateurs de métal du Québec, surtout de Montréal. Le texte nous rappelle que sous des airs d’impitoyables, les métalleux ne sont que des gens normaux qui vont souper chez maman à chaque dimanche. La coche pète avec les textes de Ça, C'est D'La Femme!, Blasphème et Signe S'es Boules, surtout pour la gent féminine mais en comprenant la démarche artistique de Mononc, ce n’est pas à prendre au sérieux car les descriptions offertes sur Signe S'es Boules sont plutôt en relation avec la vision que certains musiciens peuvent avoir d’une carrière remplie de succès en étant un musicien chevronné.

Une seule chanson me semble plus banale, c’est Vieux Péquiste. Cette chanson fend l’album en deux parties distinctes, car avec sa lenteur musicale, elle passe totalement dans le beurre comparativement au reste du disque qui se veut plus dynamique.

Mononc’ Serge fesse encore… fortement!

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Outre sa carrière personnelle et sa collaboration avec Anonymus, Mononc' Serge revient en force avec un album à saveur rock. On est bien loin du son de ses débuts, il faut croire qu'il ne peut plus se passer maintenant de cette sonorité légèrement scalpée à la scie. Au cours de ses dernières collaborations, le summum demeure l'album l'Académie du Massacre, qui était un mélange entre ses anciennes pièces et les nouvelles versions, maintenant l'ambiance est différence. Sur Musique Barbare, on avait vu venir le coup et on ne peut pas lui en vouloir.

Contrairement à ces disques précédents, il demeure beaucoup plus vague dans le sujet. Dans le passé, il pouvait se permettre de frapper sur des personnes, maintenant, on se limite à frapper sur des mouvements et idéologies, mais ça ce n'est pas de sa faute, c'est notre peur québécoise de la critique directe. Donc, au lieu de frapper sur Pauline Marois/Jacques Parizeau , il se contente d'un titre comme "Vieux péquiste", au lieu d'y aller avec un nom direct, il se défoule sur quelque chose de général comme "Chanteur engagé". Heureusement, il ramène un peu les tounes comme "Signe s’es boules", qui est à son meilleur. Ironiquement, elle me fait penser à Musique Barbare.

Par la suite, je me garde les deux joyaux pour la fin. Qu'on soit soit séparatiste, CAQ, libéral, il est difficile de ne pas être lier par le joual. C'est ce que nous sommes, souvent notre façon de s'exprimer, "Le joual". La seconde est pour les fans du metal, "Serviteurs du métal". On a passé quelques disques à rire des clichés, ça fait du bien de se revoir à la base.

En général, je suis un fan de Mononc' Serge, mais plusieurs moments intéressants ne vallent pas un bon album. Ce n'est pas un mauvais album, mais on se limite à ne pas trop viser précis pour éviter les poursuites avec des titres plus vagues. Le résultat... quelques titres forts, mais pas aussi marquant qu'on pouvait espérer... et l'originalité musicale d'Anonymus me manque (pour les disques collaborations).