Lourd est la nouvelle création de Meshuggah. Rapide ? Non, mais à quelques moments précis, la vitesse est en accélération mais l’objectif de Koloss n’est pas de dépasser en BPM la vitesse générée par un éternuement mais plutôt de présenter des moments d’une massivité très colossale. En introduisant cette production par I am Colossus, le poids majestueux est mis, le pied du géant écrase tout ce qui peut rester de vivant dans les parages. Immédiatement après, c’est l’accélération qui est proposée par The Demon's Name Is Surveillance, probablement la pièce la plus ardente de l’album avec ses doubles bass-drums qui fusillent en symbiose avec les guitares de Thordendal et Hagström créant un vortex sonore où s’enlisent la polyrythmie et les pulsations cardiaques de la basse.

Plus mathématique est Do Not Look Down, une chanson où les temps se suivent mais ne se ressemblent pas avec sa ligne directrice qui se déstabilise lors de nombreuses reprises. Pour ce qui est de Behind The Sun, ce n’est pas une reprise du tube de Red Hot Chili Peppers mais plutôt une pièce aux influences apocalyptiques qui propose une démarche patibulaire dans l’exécution. C’est avec The Hurt That Finds You First que nous retombons en mode « chanson pour parfaire ses performances en jogging » car cette chanson est dynamique comparativement à ce qui s’est passé depuis le début de l’album.

Marrow propose des structures qui coulent dans les mêmes ruisseaux que les fleuves offerts par le groupe américain Tool avec des cadences saccadées mais tout en gardant le style de tapping de Thordendal. Pour remettre une bûche dans ce foyer ardent de musicalité lourde, la chanson Break Those Bones Whose Sinews Gave It Motion vous remet le nez dans cet enfer d’opacité métallique tandis que The Last Vigil termine l’album de façon instrumentale mais très ambiant comme ambiance, rien à voir avec le côté mathématique de la formation.

Bref, c’est un nouveau disque de Meshuggah qui ne grafigne pas par sa vitesse dans l’interprétation mais plutôt par la balourdise des mouvements musicaux forts bien encadrés par le groupe de vétérans qui se ramasse avec de nombreux imitateurs, surtout sur la scène nord-américaine, donc Koloss est un peu, dans un sens, un album qui remet sur le trône le maître incontesté du djent.

Désolé les gars de Periphery et autres coquins, mais lorsque Destroy. Erase. Improve est sorti, vous deviez encore carburer aux succès de votre enfance comme Montell Jordan ou Hootie & the Blowfish.

Place aux maîtres, svp !

L’album Koloss sera disponible le 27 mars !


Meshuggah sera en concert le 20 mai à l’Olympia de Montréal avec Baroness et Decapitated, cliquez ICI pour les infos !

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