Le genre du Technical Death Metal, que beaucoup voyaient comme un simple prétexte pour accumuler arpèges et blast-beats à haute vitesse, a littéralement explosé dans la dernière décennie, donnant naissance à une multitude de groupes de toutes sortes. Mais entre les armées de clones de Braindrill et de Beneath the Massacre, on peut se demander si le genre n’a pas atteint son point de saturation. En écoutant Brought by Pain, j’ai plutôt l’impression que le meilleur est à venir!
J’ai eu beaucoup de mal à écrire cette critique, à trouver le bon angle d’approche, pour une très simple raison: cet album n’a pratiquement aucun défaut. Les seuls reproches que je peux lui faire concernent la production qui, sans être désagréable, n’est pas à la hauteur de leurs congénères de Beyond Creation, pour prendre un exemple facile. Avec deux membres partagés, la comparaison est d’ailleurs inévitable, et leur influence est aussi perceptible dans les compositions. Mais n’allez pas voir dans Brought By Pain une espèce de « side-project » sans ambition: le groupe a tout ce qui lui faut pour voler de ses propres ailes métalliques.
Les compositions de The Dreamer’s Will se caractérisent tous par une grande variété de rythmes, de mélodies et de motifs musicaux et des prouesses techniques impressionnantes. Chaque chanson comprend des moments mémorable: on peut citer le premier riff de A Soft Sip of Poison, le breakdown délicieusement groovy de L’AgréMenteur, le solo de The Immaturity of Verity et bien d’autres. La qualité des compositions force le respect et le brassage de crâne en égales mesures.
Au niveau des performances individuelles, vous ne serez pas surpris de savoir qu’on nage dans le très haut calibre. Que ce soit les guitares, le chant, la basse fretless ou la batterie, tous ont leurs moments de gloire et sont harmonieusement intégrés. Sachant que Guyot (Beyond Creation) n’avait pas rejoint le groupe lorsque l’album fut enregistré, j’entretenais quelques doutes quant à la qualité de la batterie. Mais j’ai dû me rendre à l’évidence : si Gabriel n’est pas Guyot, il n’est pas Lars Ulrich non plus, et les percussions sont loin d’occuper un rôle secondaire dans l’album. Au niveau du chant, les maîtres mots de variété et excellence sont respectés: en alternant growls et screams judicieusement placés, Sam Ouimet parvient à éviter les répétitions et amène un véritable apport à l’album.
Finalement, je ne peux que vous conseiller The Dreamer’s Will : l’écriture est prodigieuses, la technique est au rendez-vous et les défauts sont aussi rares que les neurones chez un participant de Jersey Shore. On attend la suite avec impatience!