Y’a quelque chose avec ce groupe… vraiment…pis pas à peu près ! Où était-il ? Qui gère ce groupe ? En place depuis 1999, c’est la première fois que j’en entends parler ! Mieux vaut tard que jamais ! J’ai reçu l’album dans ma pile habituelle, je regarde le produit qui ne me semble pas très vigoureux, la pochette me laisse totalement indifférent… mais lorsque j’ai mis le disque dans mon lecteur, celui de ma voiture, quelque chose est arrivé dès les premières secondes!

Pièce après pièce, je montais le volume jusqu’au point de sursaturation sonore. À chaque chanson, un nouveau sacre sort de ma bouche étant donné que je ne reviens pas de la puissance métallique qui se dégage de cette production locale. Le son des guitares ferait rêver tous les groupes à la recherche de la perfection sonore en studio car les guitares, tu les as dans ta face. Elles te chatouillent les boutons d’acné pour les faire exploser un à un ! Et des rythmes accrocheurs ? Le groupe beurre épais ! Chaque chanson, et je le réécris, CHAQUE chanson possède un nombre mirobolant de hooks !

Nous sentons que les gars connaissent leur métal. Tout est finement ciselé, analysé à point et le rendu musical est sans faille. Je trouvais des similitudes avec ce qu’Obliveon proposait sur Carnivore Mothermouth, un peu d’Anonymus, des rythmiques galopantes à la Slipknot (sur la pièce titre et La Vie Moderne) et l’impétuosité de Strapping Young Lad en communion avec la touche poignante de Devin Townsend. Certaines mélodies m’ont rappelé de vielles références, comme l’introduction de Déstabilisé est imprégnée par le style de Prong ainsi que la chanson Sur Un Air D'Aller, chanson idéale pour tout détruire dans le pit grâce à un refrain furieusement saisissant !

Même les chansons qui semblent moins intéressantes en introduction ont leur moment punitif, comme L'Hypnose, qui d’entrée de jeu a une mélodie plus lourdaude mais elle se transforme en monstre métalloïde grâce au pont offert vers la fin avec un riff aussi gras que le tour de taille et l’égo d’Axl Rose ! Même chose pour La Machine avec son refrain très francophile avec sa prononciation pointue mais la deuxième moitié de la pièce nous amène vers un autre univers.

Il est impossible de ne pas être sous le charme de ce disque si vous êtes un amateur de métal, toutes catégories confondues. J’ai la chance d’entendre des centaines d’albums à chaque année mais d’être jeté sur le derrière à ce point par une production locale, indépendante et francophone, je suis subjugué !

Le seul problème, car il doit y en avoir au moins un : Les gars de Marionet-X ont avec eux un produit fantastique, ils possèdent une putain de bombe métallique avec ce disque! Mais, en regardant la photo du groupe, nous pouvons bien voir que les membres ne sont pas dans la jeune vingtaine. Ils ont probablement tous des emplois réguliers, travaillent depuis un certain temps au même endroit et le groupe n’est qu’un passe-temps. Tout comme un numismate avec ses cennes centenaires ou un philatéliste qui a le timbre où l’on voit le Spirit of St-Louis à l’envers, ce n’est qu’une passion mais puissante. Si des opportunités de signature ou de tournée se présentaient, il ne serait pas étonnant de voir les membres du groupe les décliner étant donné que ce n’est qu’un hobby, et ce au grand dam du métal francophone et même, je m’y lance, au nom du métal surfin de qualité supérieure !

Le Grand Manège possède tous les éléments pour faire tourner le vent régulier qui souffle dans les compagnies de disque. Ce disque a le potentiel indéniable de réveiller certains bonzes qui seraient sûrement intéressés à signer un groupe francophone sur un label d’envergure comme Napalm Records, Metal Blade ou Nuclear Blast et de lancer l’album tel quel, sans aucun changement, pour tester la réaction mondiale!

Génial et excessivement rafraichissant, Marionet-X est ma surprise de 2011 !

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